Lieu de collecte/ de dépôt pour des dons !

Le café librairie l’Interstice, au 43 rue Mégevand, est dorénavant un point de collecte pour SolMiRé (du mardi au vendredi de 8h à 19h et le samedi de 9h à 18h)

Venez déposer des vêtements, ingrédients de cuisine ou smartphone pour aider les jeunes que nous accompagnons. Tout don est plus que bienvenu, pour les jeunes et pour les bénévoles qui se démènent ces dernières semaines.

La situation actuelle est critique, avec de plus en plus de jeunes non reconnu•es mineur•es et remis•es à la rue par le Département, institution censée venir en aide à tout enfant en danger.

Scolarisation des Mineurs Isolés : un non-droit !

COMMUNIQUE 

Scolarisation des Mineurs Isolés Etrangers : une obligation d’Etat non-respectée = un non-droit !

Le Collectif Solmiré alerte sur la situation de plusieurs dizaines de jeunes non-pris en charge comme mineurs et non-scolarisés à ce jour par l’Académie de Besançon :

CONFERENCE DE PRESSE MERCREDI 10 AVRIL à 14h devant l’Inspection Académique (DASEN, 26 avenue de l’Observatoire)

Ils sont une trentaine hébergés par la Ville de Besançon depuis le 4 octobre 2023,

Ils sont une douzaine hébergés par la commune de Montfaucon depuis novembre 2023,

Ils sont une vingtaine hébergés à l’abri de nuit de Tarragnoz depuis janvier 2024,

Ils sont quelques-un.es hébergés à la Cassotte, d’autres encore chez des citoyen.nes solidaires…

tou.te.s ont attendu avec ferveur et confiance que des places leur soient ouvertes dans les collèges et les lycées de l’académie pour qu’enfin leur immense soif d’apprendre trouve matière à être étanchée !

Jusqu’ici, ils et elles ont dû se contenter des cours dispensés quelques heures par semaine par des bénévoles associatifs aux 4 coins de la ville ; ce n’est pas rien, c’est beaucoup mieux que rien, mais ce n’est pas l’école.

La place d’un enfant, la place d’une adolescente, elle est à l’école, l’école de la République, celle qui socialise, celle qui intègre, celle qui éduque, celle qui donne accès aux savoirs et qui ouvre des perspectives d’avenir.

Parce que cette situation ne peut perdurer, parce que ce sont des jeunesses et des vies gâchées, parce qu’il est du devoir des institutions de ce pays de tout mettre en oeuvre pour que cesse enfin la discrimination à l’égard des mineurs étrangers,

parce que ces jeunes sont des êtres pleins de vie et de désirs,

Solmiré vous invite à venir les et nous rencontrer mercredi 10 avril à 14h.

Témoignage des jeunes suivis par solmiré

FETE de SOLMIRE, le RETOUR !

Le samedi 13 avril, au Scénacle,

c’est la Fête Solidaire de SolMiRé (Solidarité Migrants Réfugiés)
dès 14h30, après-midi jeux, goûter, rencontres et spectacle , repas africain à partir de 19h30 jusqu’à minuit : soirée festive avec DJ Set et Black Voices

Lieu : 6 rue de la Vieille Monnaie, à Besançon

Entrée à prix libre.
Adhésion à l’association obligatoire à partir de 1€.
Repas végétarien à 12€ (soutien) ou 8€ (solidaire).
Pour réserver , envoyez un mail en précisant le nombre de repas à : resarepas-solmire@proton.me

La fête solidaire arrive le samedi 13 avril au Scénacle!

La fête solidaire aura lieu le 13 avril au Scènacle et comme chaque année, les jeunes et les bénévoles vous préparent un repas ! Cette année, ce sera un mafé végétarien.
Pour cela, réservation obligatoire avant le 1er avril à l’adresse resarepas-solmire@proton.me en signalant votre nom et prénom, ainsi que le nombre de repas souhaité.
Deux tarifs : 12 tarif soutien / 8 tarif solidaire ( paiement le jour même à l’entrée)
N’hésitez pas à réserver dès maintenant, le nombre de repas est limité.
On revient vers vous bientôt avec la programmation de cette journée et soirée. On a hâte !
Solidairement,
Solmiré

Vigilance grand froid, l’hypocrisie de l’Etat : refus de mise à l’abri malgré les places disponibles.

Communiqué de presse de l’association Solmiré

Suite à la récente chute des températures, le département du Doubs a été placé en vigilance grand froid ce lundi 8 janvier. Sur les réseaux sociaux, le Préfet conseille donc aux habitants du Doubs : “évitez les expositions prolongées au froid et au vent, habillez-vous chaudement” ou encore “si vous remarquez une personne sans abri ou en difficulté, prévenez le 115”.

Malgré les températures négatives, le 115 du Doubs refuse pourtant d’héberger une jeune fille de 15 ans ainsi que d’autres jeunes à la rue.

“C’est complet, toutes nos structures sont occupées”, répondent les écoutants du 115 aux personnes qui, suivant les conseils du Préfet, signalent des individus à la rue.

Complet ? Et la maison éclusière du quartier Tarragnoz, alors ? A l’automne dernier, l’État a financé dans cette maison la création d’une structure d’hébergement d’urgence d’une capacité de 20 places. Fléchées par le 115, ces places étaient destinées aux mineurs isolés étrangers dont la minorité est contestée et qui se retrouvent à la rue à Besançon.

Depuis le 21 décembre 2023, les travaux sont finalisés, les travailleuses sociales sont embauchées, les lits sont prêts….. mais restent désespérément vides. Pour justifier cette situation ubuesque, la Préfecture affirme qu’elle destine ces places de manière prioritaire aux jeunes que la Mairie de Besançon héberge Place de l’Europe.

En effet, depuis le 4 octobre 2023, la Municipalité a mis à disposition deux étages d’un immeuble à Planoise appartenant à un bailleur social pour y loger des jeunes à la rue. Grâce à une mobilisation collective, 35 jeunes y trouvent actuellement refuge.

Néanmoins, l’État utilise les autres étages de cet immeuble comme structure d’accueil pour des personnes exilées déplacées de Paris et de Calais vers la province. Souhaitant attribuer à cet usage l’intégralité du bâtiment, il cherche donc à en faire partir les occupants.

Il apparaît ainsi que la politique de l’État en matière d’urgence sociale consiste à reloger des jeunes déjà à l’abri, tout en maintenant par ailleurs de nombreux autres mineur.es à la rue.

Cette politique portée par le Préfet expose les personnes laissées à la rue aux risques climatiques, sanitaires mais aussi à ceux d’agressions et de viols. Elle témoigne d’une logique bureaucratique qui ne se soucie ni de la protection des populations ni du respect des droits fondamentaux de l’enfant.

Ironie du sort ou cynique hasard… De mars 2021 à août 2022, l’association Solmiré avait procédé à la réquisition citoyenne de la même maison éclusière afin d’y mettre à l’abri des jeunes qui en étaient dépourvus. Cette action de désobéissance était alors justifiée par une situation d’urgence, l’existence de bâtiments publics inoccupés et le refus de l’État de protéger ces populations.

Aujourd’hui, ces trois facteurs semblent de nouveau réunis. Quels leviers déployer alors pour permettre aux enfants à la rue d’accéder à cette maison vide, équipée et chauffée ?

L’association Solmiré le 11 janvier 2024

Dans le Doubs, les enfants campent même en hiver !

Lien vers la vidéo : https://vimeo.com/manage/videos/894190344

Avec près d’une centaine de mineurs non accompagnés mis à la rue par le département du Doubs en moins de 6 mois, il semble important de célébrer la politique chaleureuse de Christine Bouquin, présidente du département, et responsable de la protection de l’enfance. Grâce à elle et aux pratiques mises en place par ses services, des enfants de 12 à 16 ans, filles et garçons, ont pu découvrir tous les recoins les plus méconnus de la ville de Besançon pour y passer leurs nuits. En été comme en plein hiver, avec ou sans matériel, sous un pont, sous une tente, à la gare, dans un fourré, ces enfants ont pu découvrir l’iconique bienveillance Franc-Comtoise, et son légendaire sens de l’accueil ! Alors que ce 18 décembre, le monde célèbrera à nouveau la journée internationale des migrants, nul doute que le département du Doubs saura en faire de même, en continuant de mettre à la rue des mineur.e.s, alors que l’hiver s’installe durablement dans notre région.

Pour plus d’informations, consultez les articles suivants: https://solmireblog.wordpress.com/2023/11/20/journee-internationale-des-droits-de-lenfant-et-reaction-aux-propos-lors-de-lassemblee-departementale-du-23-10-23/ https://solmireblog.wordpress.com/2023/10/06/reflexions-sur-levaluation-de-la-minorite-des-jeunes-etrangers-librement-inspirees-par-le-discours-de-monsieur-fagaut-a-lassemblee-departementale-du-doubs-du-lundi-25-septembre-2023/

18 décembre : Journée internationale des migrant·e·s / 17h Place Pasteur


Nos organisations appellent à un sursaut citoyen et politique
Personne n’est illégal !No one is illegal !ال يوجد انسان غريرشيع


Cette société-là, on n’en veut pas !
Dans quelle société voulons-nous vivre ?
Nous devons défendre nos libertés, l’égalité et la solidarité !
Gérald Darmanin l’a dit : sa Loi immigration est « la plus ferme avec les moyens les plus durs de ces trente dernières années ».
Les modifications votées au Sénat, dont la suppression de l’AME*, durcissent encore le projet initial.
Cette loi est fondée sur la volonté de rendre « la vie impossible » aux immigré·e·s, étrangères et étrangers. Elle porte l’idée, fondamentalement raciste, que les immigré·e·s, seraient potentiellement des dangers et des profiteurs et profiteuses du système de protection sociale. Or, Ce sont les politiques racistes et anti migratoires qui nous mettent en danger. Pas l’immigration. Nous lerépétons avec les collectifs de Sans Papiers.
Ce sont les inégalités qui créent du dumping social. Pas l’immigration. Nous le répétons avec les syndicats.
Ce sont les politiques publiques du logement cher qui alimentent le sans-abrisme et la crise du logement. Pas l’immigration. Nous le répétons avec les associations du droit au logement. C’est l’absence de soins qui favorisera les prochaines épidémies. Pas l’immigration. Nous le répétons avec toutes et tous les professionnels de la santé.
Ce sont toutes les attaques contre les libertés, dont la liberté de circuler, qui développent une société en
tension et généralisent la peur. Pas l’immigration. Nous le répétons avec les associations.
Le 18 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des migrant·e·s nous manifesterons dans
toutes les villes du pays,

  • pour empêcher cette loi, parce que nous refusons une société du racisme, des prisons, des barbelés, des
    centres de rétention et de la peur.
  • pour la régularisation des Sans-Papiers. Pour une société de la liberté, l’égalité des droits, la justice
    sociale et la solidarité.
  • MARCHONS CONTRE LA LOI DARMANIN à Besançon, le 18 décembre 2023 à 17h, place Pasteur,
    apporter lampions et lumières
  • Premiers signataires de l ‘appel :
    ACCMMA, A Gauche Citoyens !, Alternatiba-Besançon, Asso.Cairn, ATTAC-Besançon, CCFD-Terre Solidaire du Doubs, CDDLE, CFDT Retraités, CGT ADDSEA, CGT AHSFC, CGT Retraités Besançon, Cimade, Ligue des Droits de l’Homme, L.V.N. observer-partager-agir, MRAP, MRJC du Doubs, Mouvement de la Paix, Peuples solidaires Doubs, RéCiDev, Solidaire 25, SolMiRé, SUD PTT, UD CGT du Doubs, Welcome-Franois-Serre EELV-Grand Besançon, Génération. S, LFI, LO, NPA-Besançon, PCF du Doubs

Répression policière pour les militant·e·s et 17 jeunes toujours à la rue( 01/12/23)

Ce matin un groupe d’une vingtaine de personnes bénévoles de Solmiré et soutiens se sont rendu·e·s dans le hall du Service du d’Évaluation des Mineur·e·s Non Accompagné·e·s du Département du Doubs pour demander à rencontrer les autorités concernées avec plusieurs revendications.

La Police est intervenue. Les personnes ont immédiatement accepté de quitter le hall d’entrée, mais les forces de l’ordre ont tout de même exigé de contrôler les identités de chaque personne (sous ordre des autorités). La dizaine de militant·e·s qui ont refusé de présenter une pièce d’identité ont été embarqué au poste de Police à grand renfort de sirènes et de gyrophares. Iels ont été relâché après avoir accepté de donner une pièce d’identité.

Solmiré dénonce cette mesure de répression excessive lors d’une action pacifiste visant à faire reconnaître la situation et les droits d’enfants à la rue.
 Qu’en est-il de l’illégalité de la non action des institutions concernées mettant en danger la vie de jeunes mineur·e·s ?

Explication des revendications du collectif :

– La mise à l’abri effective et immédiate des jeunes demandant leur protection en tant que mineur·e·s. 
 La mise à l’abri de ces jeunes est soumise à la condition d’une prise d’empreintes par la Préfecture. Or si les jeunes arrivent le vendredi, iels sont laissé·e·s à la rue jusqu’au lundi en attendant leur passage à la Préfecture. Nous n’avons pas eu de réponse sur ce point.

– La délivrance rapide des bons d’hébergements permettant aux jeunes non reconnu·e·s mineur·e·s par le Département d’être hébergé·e·s par le 115 > (service géré par l’Etat). Un nouveau dispositif est en train d’être mis en place par la Préfecture en lien avec le Département pour que les jeunes évalué·e·s non mineur·e·s par le Département puisse être hébergé·e·s via le 115. Aujourd’hui ce dispositif n’est pas encore réellement effectif. 17 jeunes sont actuellement à la rue et soutenu·e·s par Solmiré.

– La garantie que les jeunes hébergé·e·s dans le cadre de ce dispositif soient reconnu·e·s comme en recours juridique pour faire reconnaître leur minorité et non pas comme des majeur·e·s et qu’iels ne reçoivent pas d’Obligation de Quitter le Territoire Français. Nous avons envoyé un mail à la Préfecture sur ce point et nous n’avons pas de réponse à l’heure actuelle.


Pour l’instant 37 jeunes sont toujours hébergé·e·s sur décision de la mairie dans le bâtiment situé à Planoise appartenant au Grand Besançon.


Solidairement, Le collectif

Journée internationale des droits de l’enfant et réaction aux propos lors de l’Assemblée départementale du 23/10/23

Journée internationale des Droits de l’enfant

Défendre le droit nécessite de défendre les faits

            Lors de l’Assemblée départementale du 23 octobre, les élu.e.s de la majorité (droite) du Département du Doubs ont souhaité justifier leurs pratiques en matière d’accueil et d’accompagnement des mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s. Ces justifications font notamment suite aux différentes alertes pointant les violations des droits de l’enfant opérées par le service du Département procédant à l’évaluation de la minorité de ces jeunes. Ces pratiques ont permis au Département de refuser d’accorder l’accès aux services de Protection de l’Enfance à de nombreux jeunes qui se retrouvent aujourd’hui sans abri, livrés à eux-mêmes dans les rues de Besançon. A ces inquiétudes, les élu.e.s de la majorité ont souhaité réagir avec force en soulignant l’exemplarité de leurs pratiques et leur attachement au respect du Droit.

La politique est bien souvent une affaire de force, mais la force ne parvient pas ici à faire correspondre la réalité des faits avec l’image publique que Madame Bouquin souhaiterait en donner. Un grand nombre de contre-vérités ont été prononcées lors de cette assemblée, tant par les élu.e.s de la majorité que par les responsables des services concernés. Refusant cette « trumpisation » de la vie politique locale, l’association Solmiré souhaite faire dialoguer les déclarations optimistes du Département avec les faits observés sur le terrain.

« L’assemblée départementale tient à rappeler solennellement que le Département joue pleinement son rôle et ne laisse aucun mineur à la rue » 

La solennité de cette déclaration, issue de la motion votée par la majorité, n’ôte en rien son caractère mensonger. Différentes configurations battent en brèche cette assertion :

Cas des enfants victimes d’une erreur d’évaluation par le Département :

            Depuis début 2023, l’association Solmiré a fêté 12 décisions judiciaires  reconnaissant la minorité de jeunes dont le Département du Doubs avait à tort contesté la minorité. Cette décision du Département avait eu comme conséquence pour chacun d’eux une mise à la rue immédiate. Ces décisions judiciaires émanant de la Juge des Enfants ou de la Cour d’appel ont permis d’obliger le Département à les prendre en charge à nouveau au titre de la protection de l’enfance. L’accès à la justice relève pour ces adolescent.e.s d’un véritable parcours du combattant. L’un d’entre eux a dû attendre plus d’un an et demi avant que l’erreur du Département soit reconnue. Il a été confié en octobre 2023 soit 3 jours avant sa majorité…

Durant ces longues périodes de procédures judiciaires, n’en déplaise aux élu.e.s départementaux, ces 12 enfants ont été mis à la rue par le Département, puis laissés sans aucune protection par cette institution. Sans-abris, confrontés à une problématique de survie quotidienne, leur accès effectif à la Justice est presque impossible. Les associations bénévoles n’étant pas en capacité d’accompagner dans leurs démarches tous les jeunes qui le souhaitent, ces 12 jeunes ne sont vraisemblablement qu’une infime partie des enfants mis à la rue par le Département, suite à une évaluation erronée.

Cas des jeunes exerçant leur droit de refus d’enregistrement au fichier AEM :

            Depuis 2018, l’État a procédé à la création d’un fichier biométrique dit d’« Appui à l’Evaluation de la Minorité » (AEM). Ce fichier décrié unanimement par les associations de défense des droits humains collecte différentes informations concernant les jeunes étrangers sollicitant la Protection de l’Enfance.

Le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’État et la CNIL ont limité et encadré l’utilisation de ce fichier.[1] Selon ces autorités, les personnes concernées doivent avoir le droit de refuser leur enregistrement au fichier AEM, ce refus ne doit pas avoir de conséquences concernant leur mise à l’abri par le Département et ne peut à lui seul suffire à contester leur minorité. Par ailleurs, le simple constat qu’un jeune est déjà enregistré au fichier AEM ne peut suffire, lui non plus, à contester la minorité de l’intéressé.

Depuis septembre 2023, le Département du Doubs a changé sa doctrine en matière d’utilisation du fichier AEM. Passant outre les décisions du conseil d’état, et de la CNIL, refusant le cadre fixé par le conseil constitutionnel, le Département rend illégalement obligatoire l’enregistrement au fichier AEM  et refuse de mettre à l’abri les jeunes qui conformément à leurs droits (théoriquement) garantis refuseraient l’enregistrement biométrique de leurs empreintes.

Ces jeunes, potentiellement mineur.e.s puisque n’ayant pas encore subi d’évaluation, sont laissés à la rue par le Département du Doubs.

Cas des mineur.e.s qui arrivent en dehors des heures d’ouverture des services du Département :

            Cette pratique illégale du Département consistant à conditionner la mise à l’abri à la prise d’empreintes comporte d’autres effets pervers mettant en danger les personnes concernées.

Alors que la mission de mise à l’abri des personnes se déclarant mineures isolées doit être mise en œuvre en urgence et sans délai, Madame LIME-VIELLE, élue départementale de la majorité, rappelle lors de l’Assemblée départementale du 23 octobre que « Les personnes qui sont éventuellement arrivées le vendredi soir, comme Madame la Présidente vient de le dire, doivent passer à la Préfecture poser leurs empreintes, donc, en effet, le vendredi soir à 21h, la Préfecture n’est pas ouverte ». A travers cette précision, il faut bien comprendre qu’un.e jeune en danger dont la situation est portée à la connaissance du Département hors des périodes d’ouverture de la Préfecture sera laissé.e à la rue jusqu’à l’ouverture du service préfectoral chargé de la gestion du fichier AEM. Ces jeunes, bénéficiant pourtant d’une présomption de minorité, devront à minima passer une nuit dehors si leur situation est connue en fin d’après-midi. 3 à 4 nuits dehors si leur situation est connue du Département le jeudi soir ou le vendredi…

Le répondeur du numéro d’astreinte du Département invite à transmettre des information concernant des enfants en danger. Lorsqu’un cadre d’astreinte du Département est informé de la situation d’un enfant étranger de 14 ans à la rue un vendredi soir, la réponse consiste à l’invitation à se présenter lundi matin devant les locaux du SEAMNA…

Le fait n’est pas isolé, il se répète bien des soirs et chaque week-end. Il résulte d’une récente directive du Départementale dont l’accès est refusé à l’association Solmiré mais dont la violence des effets reste bien visible.

Cette récente pratique évoquée à demi-mots par Madame LIME-VIELLE est illégale, maltraitante et constitue une preuve supplémentaire du fait que le Département laisse des mineurs à la rue.

« L’Assemblée Départementale réitère son soutien aux équipes d’évaluation et réaffirme avec force que leur action est menée dans le respect de la loi et dans l’application déontologique du guide des bonnes pratiques en matière d’évaluation de la minorité et de l’isolement, tel qu’établi par le Ministère des Solidarités et des familles. »

            Cette affirmation issue de la motion votée par la majorité ne résiste pas à un examen attentif des quelques 40 pages du guide des bonnes pratiques cité. Sans vouloir dresser un inventaire exhaustif et fastidieux des écarts entre le cadre légal et les pratiques du Département, nous souhaitons mettre la lumière ici sur quelques-unes de ces entorses que Madame BOUQUIN entend passer sous silence.

Aide à la reconstitution de l’Etat civil des personnes évaluées :

Le Guide des bonnes pratiques en matière d’évaluation de la minorité et de l’isolement auquel fait mention la majorité rappelle la primauté des documents d’État Civil dans le processus d’évaluation de la minorité ; ce n’est qu’en l’absence de ces documents que l’évaluation pourra s’appuyer sur des indices aussi fragiles que la cohérence et la plausibilité du discours du jeune évalué.[2]

Le Guide des bonnes pratiques rappelle aussi les garanties apportées par l’article 47 du Code civil qui impose que, faute de preuves contraires, les documents d’État-Civil produits à l’étranger soient considérés comme authentiques. 

L’analyse des rapports d’évaluation obtenus par l’association Solmiré met en évidence de manière constante que la détention de documents d’État-Civil originaux par les personnes évaluées n’est pas considérée par le service d’évaluation comme un indice suffisant. Ces documents sont bien souvent écartés par le service d’évaluation sans autre forme de procédure et en violation de l’article 47 du Code civil précédemment évoqué.

« Nos collègues évaluatrices vont chercher à affiner l’État-Civil des individus qui se présentent à elles », affirme la Directrice Enfance Famille du Département du Doubs. Le Guide des bonnes pratiques cite en effet l’article 8 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant pour recommander aux Départements d’entreprendre des actions permettant la reconstitution de l’État-Civil des personnes évaluées.

Au terme d’un parcours d’exil chaotique, il est fréquent que les personnes ne disposent plus de leurs documents d’État-Civil. Des démarches peuvent toutefois être entreprises dans le pays de naissance pour obtenir une copie de ces documents d’État-Civil. Contrairement à ces recommandations, le Département s’est toujours refusé à soutenir les jeunes dans cette démarche. Plus difficilement compréhensible encore, le Département refuse de fournir une simple adresse postale aux jeunes en cours d’évaluation, les empêchant ainsi de se faire transmettre des documents d’identité en provenance de leurs pays d’origine.  

Le Département refuse d’aider les jeunes dans l’obtention de documents d’identité sur lesquels une évaluation plus objective pourrait être effectuée et écarte de manière illégale et infondée les documents présentées par les personnes évaluées. Ces pratiques ne sauraient être considérées comme conformes au Guide des bonnes pratiques.

Prise en compte des facteurs expliquant des incohérences :

Le Guide des bonnes pratiques recommande de « porter une attention particulière aux possibles traumatismes vécus par la personne, tant lors de son parcours migratoire qu’en amont de celui-ci » estimant que « des comportements de retrait, de confusion, d’altération d’événements chronologiques peuvent être l’expression d’un stress post-traumatique que la situation fait ressurgir.»

A l’inverse de ces préconisations, nous observons que le service d’évaluation retient systématiquement les incohérences du discours comme des éléments à charge, sans faire de place à d’autres éléments pouvant expliquer ces incohérences (traumatismes mais également incompréhensions liées à la traduction, difficulté de numération, jeune âge…). Un.e jeune n’étant jamais allé à l’école se verra ainsi reprocher ne pas savoir indiquer avec précision les différentes durées des étapes successives de son voyage d’exil. Cette situation sera interprétée par le service d’évaluation comme un élément prouvant un comportement de dissimulation et justifiera un refus de reconnaissance de minorité.

Conditions de restitution du rapport d’évaluation :

Le Guide des bonnes pratiques indique qu’« il  est recommandé, par considération pour la personne évaluée, qu’une restitution du rapport rédigé par le service chargé de l’évaluation lui soit faite, dans le cadre d’un entretien, avec tact et respect, avant envoi aux autorités compétentes […] Pour permettre à la personne de faire valoir ses droits ou de contester la décision, il est recommandé que la notification du refus d’admission au bénéfice de la Protection de l’Enfance comporte la décision administrative formelle, motivée et accompagnée de la mention des voies de recours, ainsi que d’une copie du rapport d’évaluation »

Dans le Doubs, les rapports d’évaluation sont rédigés de manière postérieure aux décisions de fin de prise en charge. En cas de contestation de la minorité, la personne est généralement informée de cette décision le lendemain de l’évaluation et doit quitter le dispositif de mise à l’abri sans délai. Le rapport d’évaluation censé étayer cette décision sera quant à lui rédigé et validé formellement plusieurs jours plus tard. Ce rapport n’est donc pas remis à la personne concernée de la manière préconisée par le Guide des bonnes pratiques, ainsi que par le Défenseur des Droits. Cette pratique soulève de légitimes questions concernant le sérieux accordé à la procédure de validation des décisions de contestation de minorité. Elle lève également pour les jeunes concerné.e.s une barrière de plus entre eux et un accès effectif à la possibilité de contester en justice cette décision administrative.

A partir des chiffres, parler du réel

Pourquoi peu de jeunes contestent en justice la décision du Département ?

Monsieur le Directeur Général des Services remarque lors de l’Assemblée que peu de jeunes dont la minorité est contestée s’engagent dans une procédure de recours. Nous partageons ce constat et en proposons ici certains éléments d’explication.

Les jeunes dont la minorité est contestée se voient systématiquement refuser l’accès au dispositif d’hébergement d’urgence destiné aux personnes sans abri.

Voir son affaire jugée par le Tribunal pour Enfants nécessite une attente minimale de 4 mois. Cette attente peut rapidement s’étendre à une année selon la rapidité avec laquelle la personne concernée parviendra en amont du jugement à faire parvenir de son pays d’origine ses documents d’identité attestant de sa minorité. 

Pour un.e jeune de 12, 15 ou 17 ans mis.e à la rue à Besançon sans aucune assistance, il est tout à fait impossible d’attendre dehors patiemment que sa demande soit traitée par la juridiction compétente. Plongé.e.s dans une situation de profonde détresse, ces jeunes ne peuvent pas davantage mener sans soutien les démarches auprès du pays d’origine, ni organiser les déplacements au Consulat ou à l’Ambassade pour obtenir la légalisation des documents obtenus, ou toute autre démarche venant apporter une force probante supplémentaire aux documents d’identité.

Les seul.e.s jeunes qui s’engagent dans des démarches de recours judiciaire sont des jeunes qui sont accompagnés par des associations bénévoles. Et ces associations ont des ressources qui ne leur permettent pas d’apporter ce soutien à la hauteur des besoins.

Pour offrir un hébergement à ces jeunes, nous nous appuyons sur un réseau de familles d’accueil bénévoles et solidaires et sur des partenariats avec d’autres associations bénévoles accueillantes. Ces moyens étant insuffisants en nombre, nous avons également procédé en 2021 à la réquisition citoyenne d’un bien public vacant : la maison fluviale de Tarragnoz.

Lorsque nous disposons de solutions d’hébergement solidaire, nous répondons favorablement aux jeunes qui nous sollicitent et les accompagnons dans leurs démarches judiciaires. Lorsque ces jeunes ne trouvent pas de solutions d’hébergement, ils ne peuvent bien souvent pas mener les démarches judiciaires.

Demander la prise en charge institutionnelle dont la minorité est contestée est une exigence humanitaire. C’est aussi la condition du passage entre un accès théorique à un accès effectif à la Justice. L’hébergement et l’accompagnement sont ce qui donne l’occasion aux Droits de l’Enfant de devenir autre chose qu’une fable émouvante.  

Très récemment, la Préfecture a accepté, au terme de longues négociations, le maintien dans des logements prêtés par la Mairie de Besançon de 35 jeunes dont la minorité est contestée. Cette décision, obtenue dans un contexte de mobilisation intense, reste précaire, exceptionnelle et ne concerne pas l’ensemble des jeunes se trouvant sans abri aujourd’hui à Besançon suite à une décision de rejet de minorité par le Département.

Plus récemment encore la préfecture du Doubs a annoncé la création prochaine d’une structure d’accueil d’une capacité de 25 places destinées aux personnes dont la minorité est contestée. Le dimensionnement de cette structure semble bien en deçà des besoins. En effet suite à une décision de contestation de minorité émise par le Département à Besançon plus de 25 jeunes trouvent actuellement abri sous des ponts, dans des halls d’immeuble, sous des toiles de tentes… et essuient des refus répétés à leurs demande d’hébergement d’urgence.

L’engagement de l’État comme de la mairie de Besançon concernant ce public est récent. Malgré leur inadéquation avec l’étendue des besoins il s’agit néanmoins d’inflexions politiques qui œuvrent dans un sens favorable aux Droits de l’Enfant et permettront un meilleur accès de ces jeunes à la Justice. 

Bien qu’utiles et nécessaires ces initiatives ne suffiront pas à réparer l’étendue des violences résultants des décisions de contestation de minorité prisent par le Département du Doubs. Soutenir ce qui répare n’empêche pas d’appeler à faire cesser l’origine du dégât.

Le Département se tromperait  9 fois sur 10 ?

            Madame BOUQUIN affirme ne pas savoir d’où viennent les chiffres avancés par l’opposition départementale selon lesquels le Département se tromperait 9 fois sur 10 lorsqu’il conteste la minorité d’une personne.

Ces chiffres ont été communiqués publiquement par l’association Solmiré et transmis par mail à Madame BOUQUIN avant la tenue de l’Assemblée.

Nous avons mené une étude statistique portant sur les années 2021, 2022 et l’année 2023 en cours.

Actuellement, Solmiré héberge et accompagne 12 jeunes qui sont soit en attente de documents d’identité, soit en attente de décision de la Juge des Enfants, soit en attente de décision de la Cour d’appel. Nous avons écarté cette cohorte des statistiques en nous concentrant sur les jeunes qui ont eu une réponse définitive à leurs démarches, ou bien qui ont fait le choix de quitter Besançon  et pour qui cette démarche n’a pas actuellement permis une reconnaissance de leur minorité. Ces derniers jeunes sont comptabilisés au titre des «échecs» des procédures, bien qu’ils aient pu dans d’autres villes faire reconnaître leur minorité sans que nous en ayons été informés.

Mis à part les 12 jeunes dont les démarches restent en cours, de janvier 2021 à ce jour, Solmiré a hébergé et accompagné 38 jeunes parmi lesquels :

– 30 d’entre elles-eux ont été reconnus mineurs par le Tribunal pour Enfants de Besançon en 1ère instance.

– 2 jeunes ont été reconnus mineurs par la Cour d’appel du Tribunal pour Enfants de Besançon.

– 1 jeune a obtenu une décision négative par le Tribunal pour Enfants, mais a ensuite obtenu la reconnaissance de sa minorité par un autre Département

– 1 jeune a été hébergé et accompagné par l’association Solmiré jusqu’à ce que l’on s’aperçoive qu’il avait été mis à la rue par le service d’évaluation malgré un rapport d’évaluation le reconnaissant mineur (pour ce jeune, aucune démarche judiciaire n’a été nécessaire. La promesse d’une médiatisation massive de cette erreur aberrante avait alors suffi pour obtenir sa réintégration au sein des dispositifs de Protection de l’Enfance.)

– 3 jeunes ont quitté la ville de Besançon suite à une décision négative du Tribunal pour Enfants. Ces démarches n’ont pas abouti à ce jour.

– 1 jeune a choisi de quitter Besançon avant même de s’adresser au Juge des Enfants.

De cette étude statistique ressort que 34 jeunes hébergé.e.s sur 38 ont pu faire reconnaître leur minorité par une juridiction ou un autre Département. Concernant cette cohorte, une moyenne de 9 jeunes sur 10 a permit d’établir comme erronée l’évaluation menée par le Département du Doubs.

Une marge d’erreur que peu d’Administrations se permettraient de soutenir comme satisfaisante…

Rien à cacher

            Madame BOUQUIN rappelle concernant la problématique des mineurs non-accompagnés qu’elle « n’a rien à cacher » et qu’elle n’opère pas de rétention d’informations.

A l’opposé de ces paroles rassurantes, l’association Solmiré constate que les courriers qu’elle adresse à Madame la Présidente demeurent généralement sans réponse. Aux sollicitations citoyennes visant à obtenir des informations concernant les pratiques du service d’évaluation, aux alertes concernant les violations des Droits de l’Enfant opérées par le Département du Doubs, le Département répond généralement par un silence assourdissant. Le Département ne semble pas se presser davantage quant il s’agit de répondre aux sollicitations du Défenseur des droits instruisant différente saisines à son encontre.

Les directives manifestement illégales, telle la récente consigne conditionnant la mise à l’abri à l’enregistrement au fichier AEM, pourraient aisément faire l’objet de procédures judiciaires auprès du Tribunal Administratif pour en obtenir l’annulation. Le Département se garde bien de permettre l’accès à ces directives administratives. Ce souci de discrétion lui permet de limiter le contrôle judiciaire de son action. Une stratégie d’opacité peu compatible avec l’idéal démocratique revendiqué mais dont on doit reconnaître la redoutable efficacité pour ce qui est de la la sécurisation de pratiques illégales.

Appelant de nos vœux la transparence revendiquée par Madame BOUQUIN, nous lui  avons récemment adressé  un courrier  demandant des précisions concernant les sujets suivants nous semblant particulièrement préoccupants :

– Abus concernant l’utilisation du fichier AEM

– Nouvelle directive conditionnant  la mise à l’abri au recueil des empreintes biométriques

– Absence de transmission d’adresse postale aux jeunes désirant se faire envoyer leurs documents d’identité durant la phase de mise à l’abri.

– Demande de transmission des conventions en cours liant le département  à la Préfecture du Doubs  concernant les mineurs isolés.

Rien à cacher ? Le silence gardé par le Département suite ces sollicitations fait naître un certain doute concernant ces affirmations rassurantes.

« C’est une belle leçon de démocratie que nous montrons aujourd’hui »

            Lors de cette Assemblée Départementale, il a été mis en évidence qu’élu.e.s de la Majorité comme cadres hiérarchiques salarié.e.s ont énoncé de nombreuses contre-vérités concernant les pratiques du Département en matière d’évaluation de la minorité. Les mots ont été vidés de leur substance dans une novlangue orwellienne. Les propos des associations de terrain apportant un regard factuel, mais discordant, sont invalidés et décrédibilisés. L’opacité concernant les pratiques et les directives dont elles sont issues permettra sans doute longtemps encore aux illégalités de perdurer, malgré le fait qu’elles soient massives, connues et documentées. 

Dans l’ouvrage « l’art d’avoir toujours raison », le philosophe Schopenhauer conseille à son lecteur de conclure un débat d’idée par l’affirmation forte selon laquelle l’issue de la discussion confirme sa propre thèse. Quelle qu’ait été la teneur des débats,  la conviction mise dans cette affirmation conclusive, suffit souvent, selon le philosophe, à « avoir raison » sur l’autre.

En conclusion de cette assemblée départementale, Madame BOUQUIN a affirmé avec entrain : « C’est une belle leçon de démocratie que nous montrons aujourd’hui ».

L’association Solmiré, le 20 novembre 2023, Journée internationale des Droits de l’enfant.


[1]Décision du Conseil d’État du 5 février 2020 N°428478 ; Délibération de la CNIL N°2018-351 ; Décision du conseil constitutionnel N° 2019-797 QPC du 26 juillet 2019.

[2]« En l’absence de documents officiels attestant de l’identité et donc de l’âge de la personne évaluée, l’avis sur la minorité et l’isolement formulé par le service chargé de l’évaluation repose sur la concordance et la plausibilité des informations recueillies lors du ou des entretiens » Guide des bonnes pratiques en matière d’évaluation de la minorité et de l’isolement

Journée internationale des droits de l’enfant

Lundi 20 novembre sera célébrée partout dans le monde la Journée Internationale des Droits de l’Enfant. Pour Solmiré, c’est une nouvelle occasion de dénoncer les dysfonctionnements du Département du Doubs en matière de Protection des Mineurs Etrangers Isolés, ainsi que les contre-vérités proférées lors du dernier Conseil Départemental.

Que ce soit par le déni du nombre de mineurs actuellement à la rue (du fait de leur non-reconnaissance comme mineurs par le Département), ou par les conditions imposées aux mineurs avant d’accepter de les mettre à l’abri, ou encore par les « critères » d’évaluation de la minorité utilisés par les services départementaux, les pratiques en vigueur demeurent fort contestables d’un point de vue légal et ne correspondent pas aux préconisations du Ministère des Solidarités, établies dans son « Guide des Bonnes Pratiques ».

Tous ces éléments seront développés lors de la conférence de presse que l’association Solmiré, qui agit depuis des années pour défendre les droits des mineurs isolés dans le Doubs, organise lundi 20 novembre 2023 à 10h30.

Communiqué de presse – Besançon le 1er novembre 2023

Mineurs isolés non-pris en charge : une première mise à l’abri bienvenue !

Depuis le 4 octobre, une quarantaine de mineurs isolés rejetés à la rue par le Département du Doubs ont été mis à l’abri par la Ville de Besançon dans le bâtiment d’un bailleur social, avec l’aval de la Préfecture. Ainsi, après des mois d’errance sans aucune protection institutionnelle, ces jeunes, âgés de 13 à 16 ans, ont enfin pu accéder à un début de vie digne et à la sécurité dont ils ont besoin pour continuer leurs démarches de reconnaissance de minorité. C’est une première étape que les associations qui leur viennent en aide tiennent à saluer, car il était temps !
En effet, depuis plusieurs années, malgré les demandes répétées et les alertes, nous avions affaire à une fin de non-recevoir de toutes parts : Département, Etat, Ville… toutes les autorités se renvoyaient la balle, au motif que les mineurs non-reconnus comme tels par le Département (et qui, de ce fait, se retrouvaient à la rue sans aucune autre assistance que celle des citoyen.nes) ne relevaient pas de la compétence des uns ou des autres. Résultat : une vie d’errance et d’abandon, avec tous les risques sociaux et psychologiques encourus par cette population fragilisée!

Aujourd’hui, à Besançon, une situation nouvelle est donc en cours d’expérimentation ; elle est encore fragile, car il y manque des moyens humains d’accompagnement, mais elle est encourageante.
Avec le concours de toutes les parties prenantes, elle sera concluante et elle pourra encore être étendue à d’autres mineurs isolés, car ils sont nombreux à être actuellement à la rue et à ne bénéficier d’aucune
protection.
Qui sait ? Peut-être les gestionnaires de l’Aide Sociale à l’Enfance, qui relève du Département du Doubs, aidés par les services de l’Etat, parce que c’est aussi leur mission de protéger les populations vulnérables, entendront-ils l’écho de cette expérience bisontine et se laisseront-ils convaincre que notre société a tout à gagner à prendre en charge les jeunes qui vivent au milieu d’elle et ne demandent qu’à pouvoir y faire leur place.

Réflexions sur l’évaluation de la minorité des jeunes étrangers, librement inspirées par le discours de Monsieur Fagaut à l’assemblée départementale du Doubs du lundi 25 septembre 2023.

Le Doubs, à l’instar d’autres départements français, s’organise pour limiter les dépenses budgétaires inhérentes à la mission de Protection de l’Enfance. Une stratégie efficace pour remplir cet objectif consiste à limiter drastiquement l’accueil des mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s. Si la situation de danger dans laquelle sont placés ces enfants est rarement mise en cause, il suffit au Département de contester leur minorité pour s’affranchir de ses obligations concernant ce public. Lors de l’assemblée départementale du Doubs du 25 septembre 2023, les élu.e.s de l’opposition s’interrogeaient sur certaines pratiques du service d’évaluation de la minorité. A cette interpellation, Monsieur Fagaut, élu « Les Républicains », a apporté une réponse qu’il nous semble judicieux de reproduire ici dans son intégralité, tant elle représente de manière synthétique les différents éléments de langage répétés par la communication départementale.

« Vous avez dit textuellement « pas reconnus mineurs par le Département ? Cela veut-il dire que nos agents font mal leur travail ? J’aimerais bien vous entendre par rapport à ça ? Sur les 612 jeunes arrivés sur les 6 premiers mois de l’année 2023, 428 aujourd’hui (70%) sont majeurs. Est-ce que les agents de notre département font mal leur travail ? Moi, je vous pose simplement la question par rapport à cela. Derrière les mineurs, rien que les mineurs. Pour pouvoir déterminer s’ils sont mineurs ou majeurs, c’est bien entendu nos agents qui, par les procédés qui sont les leurs, déterminent s’ils sont mineurs ou majeurs. Majeurs : responsabilité de l’État, mineurs : responsabilité du Département et aujourd’hui je crois que, Madame la Présidente, nous n’avons pas à rougir des actions que nous menons en ce sens. »

En contrepoint de ce discours et de sa rhétorique, nous souhaitons apporter à Monsieur Fagaut, à ses collègues et à quiconque s’y intéresse, quelques réflexions nourries par notre engagement solidaire auprès des jeunes dont le Département conteste la minorité.

Sur la construction de la réalité et le caractère performatif de l’évaluation :

Les sciences sociales décrivent comme « paroles performatives » ces énoncés qui, par le verbe, créent la réalité qu’elles sont censées décrire. Les rapports d’évaluation rédigés par le service d’évaluation du Département sont des exemples-types de ce phénomène. Qu’importe la situation de la personne décrite dans le rapport, qu’importe la qualité des preuves qu’elle apporte en appui à ses déclarations (document d’identité original, passeport, apparence physique indiscutable…), avec la puissance d’une formule magique, deux lignes rédigées en police Arial, taille 12 et caractères gras, suffisent pour transformer quiconque en « non mineur » aux yeux de l’Administration :

« Les éléments recueillis au terme du processus d’évaluation ne forment pas un ensemble cohérent permettant d’aller dans le sens de la minorité et de l’isolement de Monsieur Mohamed C.« 

Sitôt formulé, sitôt exaucé, l’énoncé, à peine imprimé, transforme Mohamed C. en « non mineur ». Cette opération achevée, il devient possible, tout en maintenant une apparente légalité, de remettre Mohamed C. à la rue dès le soir-même de la formulation de cette parole performative.

Malgré sa puissance, cette opération ne parvient pas à transformer Mohamed C ou ses camarades en majeur.e.s, tout juste à le convertir en « non mineur.e » aux yeux du Département, et Monsieur Fagaut se trompe donc lorsqu’il se croit autorisé à dire que « 70 % des jeunes évalués par le Département sont majeurs ». Ainsi Mohamed C. ne se voit pas délivrer à l’issue de son évaluation un nouvel Etat-Civil, ni une nouvelle date ni un nouveau lieu de naissance, il conserve son acte de naissance original délivré par les autorités de son pays d’origine et malgré sa vie à la rue, il pourra fréquenter un établissement scolaire avec les élèves de l’âge qu’il déclare ou qui est attesté par ses documents d’identité. La puissance de la parole performative prononcée par le Département est donc de portée limitée. Elle suffit amplement toutefois pour transformer ces jeunes en personne sans-abri pour qui le Département n’aura plus à payer un seul centime.

A titre d’exemple, de comparables conclusions de rapport d’évaluation ont permis au Département de l’Ariège (frontalier de l’Espagne) de ne reconnaître mineur.e en 2022 que 8 jeunes, alors que le Département voisin de la Haute-Garonne, la même année, a reconnu la minorité de 675 jeunes. Ces différences massives et improbables soulignent que l’enjeu de l’évaluation pour les Départements n’est pas de déterminer objectivement la minorité des personnes concernées, mais bien de garantir l’existence d’une procédure légitimant la production d’un nombre de mineurs et de majeurs correspondant à une consigne politique donnée.

Sur l’impossible critique du travail des agents :

Monsieur Fagaut n’admet pas que les pratiques du service d’évaluation puissent être questionnées.  Associer tout discours critique de la « politique d’évaluation des MNA » à une mise en cause personnelle des agents lui permet de se placer en protecteur de ces dernier.e.s, plutôt qu’en responsable des contradictions dont ils et elles font les frais.  Escamotant la dimension politique, il tente de déplacer le débat dans la sphère exclusive de la morale. Est-il moral de critiquer le travail de personnes qui se donnent du mal à réaliser une mission difficile ? Cet appel à l’éthique du Bien et du Mal tente de faire oublier que l’objectif même de ce travail (l’évaluation de la minorité) est sujet à débat, tout autant que ses effets (en quelques mois, plus de 50 jeunes se sont vus contraints de vivre à la rue à Besançon).

Turn over, personnel en souffrance, inadéquation entre valeurs éthiques et consignes hiérarchiques, la pénibilité du travail d’évaluatrice est bien connue et fait l’objet d’études, sociologiques notamment. Décrire les effets maltraitants des pratiques du service d’évaluation n’exige pas de faire des évaluateurs et évaluatrices des « bourreaux d’enfants ». Différents témoignages apportés par les jeunes nous laissent d’ailleurs entrevoir que ces violences administratives sont parfois exercées à corps défendant, sans zèle, mais sans parvenir toujours toutefois à en atténuer les effets de manière significative.

A l’échelle du dispositif de Protection de l’Enfance, nous constatons que la même institution protège et malmène, inclut et exclut, poursuit des logiques tout à fait antagonistes rendant impossible toute représentation manichéenne de la situation. Cette dynamique complexe est finalement très proche de celle qui traverse les familles maltraitantes. Elles aussi parfois, soignent et violentent tout à la fois. Confrontés à ces logiques, est-ce que les éducateurs et éducatrices critiquent l’éducation des parents maltraitants ? Pas forcément sur le versant de la morale, mais ils et elles s’attachent à comprendre les mécanismes et à en prévenir la réitération.

La mise à la rue massive des jeunes étranger.e.s et les violations des Droits de l’Enfant qui l’accompagnent est une violence qui ne peut s’expliquer de manière satisfaisante par une analyse centrée sur l’individu en l’occurrence la figure de l’agent.  Elle s’explique par un contexte politique local, national et international. Dire que l’économie capitaliste et les inégalités qu’elle favorise produisent nécessairement une migration contrainte explique en partie la situation à laquelle sont confrontés les agents du Département. Tout en défendant qu’aucun dispositif d’évaluation de la minorité ne pourra jamais être parfaitement satisfaisant, nous persistons à décrire pourquoi dans le Doubs cette évaluation est particulièrement mal faite, en ce sens qu’elle produit massivement des erreurs.

Ces dernières années, nous avons accueilli et accompagné des dizaines de jeunes dans leurs démarches judiciaires visant à contester la décision du service d’évaluation. Plus de 90 % de ces jeunes sont parvenu.e.s, au terme du processus judiciaire, à faire reconnaître leur minorité. Cette estimation statistique est un peu lapidaire, mais permet de mesurer à quel point les évaluations par les services du Département du Doubs sont sources d’erreurs. Peu d’administrations peuvent se targuer d’un taux d’erreur d’appréciation de cet ordre de grandeur.

Les agents peuvent-ils bien faire leur travail ?

Nous l’avons dit, faire le tri entre mineur.e.s et majeur.e.s nous semble un objectif à la fois impossible et non désirable. Les profonds changements politiques et sociaux qui permettraient, dans un temps long et dans un cadre international, d’apporter des pistes permettant de dépasser la crise de l’accueil (ou celle des migrations, selon la terminologie que l’on choisit) dépassent l’objet de ce court texte. Sans perdre de vue cet horizon, et en se situant dans l’état politique présent, l’accès à la Protection de l’Enfance nécessite actuellement de déterminer qui est reconnu mineur et qui ne l’est pas.

Sachant l’exercice périlleux, la législation a établit qu’il était préférable que des majeur.e.s soient à tort accueilli.e.s dans les structures de la Protection de l’Enfance, plutôt que prendre le risque de laisser en errance des mineur.e.s à la rue. Ce souhait se traduit par l’injonction à ce que « le doute profite à l’intéressé », que l’on retrouve notamment dans la circulaire du 25 janvier 2016. Ce principe enjoint les Départements à reconnaître mineures les personnes, dès lors qu’un seul indice permettrait de douter que la personne soit majeure. Ces derniers mois, le Département du Doubs a mis à la rue des dizaines de jeunes possédant des documents d’identité originaux, sans même procéder à l’expertise de ces documents ; à lui seul, ce constat démontre que cette prescription légale essentielle n’est pas respectée. Plus récemment, le Doubs a conditionné l’évaluation à l’enregistrement biométrique au fichier AEM (effectué sur rendez-vous, en Préfecture). Il a également cessé d’apporter une solution de mise à l’abri avant cet enregistrement. Ces différentes pratiques sont à la fois illégales et violentes, et elles ne sont pas constitutives de ce que l’on pourrait qualifier de « travail bien fait ». Monsieur Fagaut et ses collègues élu.es sont pourtant en capacité de donner des directives permettant aux agents départementaux de réaliser leur travail dans le respect du cadre légal, en faisant bénéficier aux jeunes évalué.e.s les droits qui leur sont garantis, mais qui, aujourd’hui dans le Doubs, restent tout à fait théoriques et inaccessibles.

A propos des « procédés qui sont les leurs » :

Cette formulation de Monsieur Fagaut est tout en ellipse et pudeur. Elle sous-entend une certaine technicité, sans s’étendre sur les procédés ainsi désignés. Sur ceux-ci, il nous semble essentiel de lever le voile.

Tout d’abord, ces procédés sont ceux que l’exécutif du Département a prescrits, en cela il apparaîtrait plus juste que Monsieur Fagaut les désigne comme également siens.

Le cadre légal requiert que l’évaluation s’appuie sur un « faisceau d’indices ». Les conclusions d’évaluation nomment donc presque toujours deux indices pour justifier leur décision de refus :

– l’apparence physique des personnes évaluées.

– L’existence d’incohérences dans le discours.

Concernant l’apparence physique, la jurisprudence confirme qu’il s’agit d’un critère peu fiable, éminemment subjectif et ne pouvant en aucun cas prévaloir sur d’autres indices (notamment la production de documents d’état civils).

Concernant l’existence d’incohérences, le raisonnement emprunté par le service d’évaluation suit le déroulement suivant :

Incohérences dans le discours  = mensonge ou tentative de dissimulation = preuve de non minorité

Chacun des liens de causalité de cette chaîne de raisonnement logique est pour le moins fragile. Bien d’autres facteurs permettent d’expliquer l’existence d’incohérence (traumatismes liés aux épreuves du voyage, incompréhension des étapes de l’exil lorsque celui-ci a été pris en charge par un passeur ou un proche, secrets de famille, incompréhension liées à la langue ou sa traduction,… )

Quant aux mensonges, en faire l’apanage exclusif des adultes  questionne. S’appuyant sur un raisonnement similaire le département du Doubs pourrait faire de plus larges économies budgétaires s’il contestait la minorité de tous les adolescent.e.s accueilli.e.s dans les structures de la protection de l’enfance qui de temps à autre font  preuve de mensonge et de dissimulation.

La recherche d’incohérence constituant le principal (et presque exclusif) ressort de l’évaluation, de nombreuses techniques permettent de créer puis de consigner de tels hiatus :

Une de ces techniques consiste à poser une question de ce type:

    -En quelle année ton père est-il décédé?

    – 2010

    Puis plus tard dans l’entretien

    -Quel âge avais-tu lorsque ton père est décédé?

    -5 ans

Le ou la professionnel.le en charge de l’évaluation en déduit que la personne évaluée a donc 18 ans en 2023 et non 17 comme l’indique l’intéressé.

Les jeunes qui subissent ces procédés, font état d’une profonde incompréhension. Souhaitant bien faire, ils et elles ont tenté de répondre à chaque réponse du mieux qu’ils ou elles ont pu, avec approximation lorsque les dates ou durées exactes n’étaient pas connues avec précision.

Les jeunes qui indiquent ne pas être en mesure de donner des réponses exactes à ce type de question sont également évalué.e.s comme non mineur.e.s, cette réponse étant fréquemment considérée comme la preuve d’une stratégie de dissimulation.

Lorsqu’elles ne sont pas débusquées dans le récit de la personne évaluée, les incohérences sont régulièrement créées de toute pièce par les évaluateurs et évaluatrices. Récemment, M. a présenté des documents d’état civils originaux qui ont été écartés par les évaluateurs lors de son évaluation. Cette absence de prise en compte des documents d’identité a été justifiée par l’existence supposée d’incohérence concernant la nationalité de la mère de M. L’acte de naissance présenté faisait état d’une mère de nationalité ivoirienne tandis que l’évaluateur affirmait que la mère de M. était malienne. En effet, le rapport d’évaluation de mentionne que la mère de la demie sœur de M. est malienne. Ça n’en fait pas sa mère pour autant mais cette confusion grossière suffit à construire une prétendue incohérence sur laquelle la décision de fin de prise en charge sera prononcée.

La recherche méthodique des incohérences d’un discours porte ses fruits en cela qu’elle est nécessairement couronnée de succès. Il est dommage de constater qu’elle est de peu d’utilité dans la recherche de la « vérité » et ne sert qu’à produire un discours légitimant une conclusion pré existant l’évaluation ou bien née d’une simple et vague « intuition ».

Détailler les différents procédés et mécanismes utilisées lors des évaluations permet de sortir du fantasme de scientificité  qui les entoure afin de les percevoir tels qu’ils sont : comme des artifices.

Est-ce que madame Bouquin et monsieur Fagaut ont à rougir de leurs actions ?

Les pratiques du Département du Doubs sont manifestement illégales ; elles ne sont pas issues de déviances individuelles, mais résultent des directives politiques fixées par les élu.e.s en responsabilité du Département et, par voie de conséquence, du budget qu’ils/elles attribuent à la Protection des MNA. Ces élu.e.s, régulièrement interpellé.e.s, semblent peu intéressé.e.s par ces questions. Cette politique construit de manière quelque peu artificielle, mais non moins efficace, de nombreux « non mineur.e.s ». La violence administrative qui découle de ces choix politiques brise des vies, marque des corps, et parallèlement à cela, accentue l’éloignement des institutions politiques du principe (théorique) de l’état de droit. La couleur des joues des élu.e.s nous préoccupe moins que la portée de leurs décisions, aussi nous laisserons aux intéressé.e.s la réponse à cette dernière question.

L’association Solmiré (Solidarité Migrant.e.s Réfugié.e.s)

CAMPEMENT des jeunes à la rue, expulsion le 04/10/23

MISE A JOUR : SUITE EXPULSION

Suite à l’expulsion du campement ce matin organisé par la Ville de Besançon, des militant·e·s de Solmiré et les jeunes concernés ont occupé le hall d’accueil de la Mairie afin d’obtenir des réponses de la part de la Municipalité.

Les tentes et effets personnels des jeunes ont été rapporté par des agents de la Mairie dans l’après-midi.

En fin de journée, les jeunes et les militant·e·s de l’association ont rencontré la Maire, des membres de son cabinet et des adjoint·e·s. Une solution d’hébergement temporaire de quelques jours a été proposée aux jeunes dès ce soir.

Nous sommes toujours dans l’attente d’une réponse de la part de la Préfecture et du Département concernant la situation de ces mineur·e·s non accompagné·e·s en recours.

Nous continuons de dénoncer les pratiques illégales du Département qui mettent en danger la vie de ces jeunes.

Nous attendons toujours de la Préfecture et du Département qu’ils prennent leurs responsabilités et qu’ils leur proposent des solutions d’hébergement.

Nous vous tiendrons informé·e·s de la suite.

EXPULSION – Restez connecté·e·s nous auront probablement besoin de soutien !

Ce mercredi 4 octobre à 11h, alors que les jeunes étaient partis pour prendre leur unique repas de la journée assuré par la Boutique Jeanne Antide, le campement a été évacué par la Police Municipale qui a saisi les tentes et les affaires personnels des jeunes.

Nous sommes dans l’attente d’une réponse de la Mairie. Nous sommes révolté·e·s par cet acte inhumain.

Veuillez trouver ci-dessous notre communiqué de presse avec toutes les infos.

Expulsion d’un campement de jeunes mineurs étrangers par la Police Municipale

Depuis samedi 30 septembre, un campement d’une quinzaine de tentes s’était formé au parking situé rue d’Arènes, à Besançon. Y dormaient des adolescents étrangers abandonnés par les institutions, en recours juridique pour la reconnaissance de leur minorité. Considérés ni mineurs par le Département, ni majeurs par l’État, 50 jeunes errent actuellement dans les rues de Besançon, sans hébergement, en attendant qu’un juge statue sur leur sort.

Ce mercredi 4 octobre à 11h, alors que les jeunes étaient partis pour prendre leur unique repas de la journée assuré par la Boutique Jeanne Antide, le campement a été évacué par la Police Municipale qui a saisi les tentes et les affaires personnels des jeunes.

Cela faisait deux jours que des agents de Police effectuaient des passages réguliers au campement, exerçant une pression sur ses occupants faite de menaces, de moqueries et de propos humiliant.

Ce campement qui était une réponse biensûr insatisfaisante à la détresse de ces jeunes, leur a permis de dormir à l’abri après des mois d’errance, jour et nuit, dans les rues de la ville.

L’association Solmiré dénonce cet acte d’une violence extrême, seule réponse des institutions. Plutôt que de tenter d’apporter des réponses à cette situation insupportable, les autorités préfèrent l’invisibiliser en faisant disparaître ces jeunes. L’expulsion du campement est survenue le matin même de la publication d’un article de l’Est Républicain rendant compte de la situation.

Le collectif est en attente d’une réponse de la Mairie concernant cette décision inhumaine. Pour l’instant, il n’a pas de réponse concernant la récupération possible des tentes et des effets personnels des jeunes.

Solmiré exige que les institutions apportent des réponses, qu’elles prennent leurs responsabilités et qu’elles prennent en charge ces jeunes pendant toute la période de leur recours juridique.

Comment les institutions fabriquent des jeunes à la rue ?

Etape n°1 : jeunes non reconnus mineurs par le Département

Le 6 septembre 2023, l’association Solmiré (Solidarité Migrants Réfugiés) ont mené une action au SEAMNA (Service d’Evaluation et d’Accompagnement des Mineurs Non Accompagnés) pour dénoncer les violations des droits de l’enfant exercées par ce service. Durant l’été, quasiment tous les jeunes évalués par le Département n’ont pas été reconnus mineurs et ont donc été mis à la rue.

Le SEAMNA conditionne la mise à l’abri et l’évaluation des jeunes à leur prise d’empreintes biométriques pour l’enregistrement au fichier AEM (fichier dématérialisé national). Cette pratique est illégale comme le confirme le Conseil d’Etat. Actuellement, des jeunes sont laissés à la rue plusieurs jours avant la prise d’empreintes. De plus, le service refuse d’évaluer les jeunes qui ont déjà mis leurs empreintes dans un autre département.

Le SEAMNA refuse régulièrement de prendre en compte les documents d’état civil des jeunes, sans même les envoyer à la Police aux Frontières pour vérification. Ces évaluations pratiquées dans le doubs ne respectent pas le principe juridique fondamental selon lequel « le doute profite à l’intéressé », que l’on retrouve notamment dans la circulaire du 25 janvier 2016.

Etape n°2 : jeunes non reconnus majeurs par l’Etat

Les jeunes non reconnus mineurs par le Département sont laissés à la rue sans accompagnement.

La Préfecture refuse de mettre à l’abri ces jeunes et de fait ne respecte pas le droit d’accéder à un hébergement pour toute personne, et ce de manière inconditionnelle. Ainsi, quand ces jeunes laissés aux abois contactent le 115 (numéro d’hébergement d’urgence), totalement paniqués à l’idée de s’imaginer dormir dehors : la réponse qui leur est formulée est qu’ils sont mineurs, donc refusés par ces dispositifs d’accueil. C’est encore un coup de massue qui s’abat sur eux, le parcours de survie ne s’arrête pas à la porte des institutions !

Alors, que deviennent ces jeunes ? Ni mineurs, ni majeurs, et pourtant ils et elles existent…

C’est le serpent qui se mort la queue, ni mineurs, ni majeurs, ces jeunes perdent tout statut aux yeux de l’Administration, et pire, ils perdent toute existence ! Totalement oubliés, ignorés et malmenés par les institutions. La violence administrative qui découle de ces choix politiques brise des vies, marque des corps, et parallèlement à cela, accentue l’éloignement des institutions politiques du principe (théorique) de l’état de droit.

Par ici, deux reportages de France 3 ( merci à eux d’avoir suivi depuis le matin la situation et pour leur rapidité)

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/programmes/france-3_bourgogne-franche-comte_ici-19-20-franche-comte

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/besancon/ils-sont-dans-l-abandon-le-plus-complet-ce-n-est-pas-digne-un-campement-de-27-jeunes-migrants-evacue-par-la-police-municipale-a-besancon-2850575.html

Pour aller plus loin :

https://www.francebleu.fr/besancon/derniers-podcasts (chercher dans la page pour trouver le bon podcasts « souleyman, 16 ans… »)

https://www.macommune.info/un-campement-de-mineurs-expulse-par-la-police-municipale-a-besancon-selon-lassociation-solmire/

Vendredi 6 octobre au Pixel organisé par RECIDEV : soirée thématique climat et migration + concert de Likassa au profit de SOLMIRE

Récidev vous invite pour une belle soirée thématique sur le lien entre climat et migration.

Quelles sont les conséquences des dérèglements climatiques sur les flux migratoires ? Quels sont les enjeux de ces nouveaux déplacements de population ? Pourquoi le statut de « réfugié·e climatique » n’existe pas (encore) ?

Telles sont les questions auxquelles nos intervenant·es tenteront de répondre lors de cette soirée rencontre-débat. Nous aurons ainsi le plaisir d’accueillir :

– Camila Ríos Armas, fondatrice et directrice de l’association UniR Universités & Réfugié·e·s, qui a pour objectif de lutter contre le déclassement professionnel des réfugié·es et de promouvoir l’accès à une éducation supérieure pour tous·tes. Camila est également à la tête du Pole Amériques de l’Observatoire des Camps de Réfugiés à Paris.

– Ibahim Mbamoko, cofondateur de l’ONG Carré Géo & Environnement, travaillant sur les questions de climat et d’environnement, porteur depuis 2015 d’un plaidoyer pour l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant en faveur des déplacé·es environnementaux et climatiques dans le cadre des négociations de l’ONU sur le climat.

Rendez-vous donc le vendredi 6 octobre 2023, à 19h, au bar associatif le Pixel de Besançon.

La rencontre sera suivie d’un concert du groupe LIKASSA.
Ce groupe bisontin vous propose un style Orient Roots Rock Reggae, avec des chansons mêlant arabe et français pour traiter de thèmes sociétaux comme l’esclavage, l’espoir de vivre dans un monde qui accepte les différences ou encore le constat des conséquences de la déforestation.

La soirée est sur entrée libre. Un chapeau sera proposé au profit du collectif Solmiré, de Besançon. Merci beaucoup à RECIDEV et au groupe de musique !

Communiqué : Droits de l’enfant : appel à témoignage

Le 25 janvier 2023, l’ONU constatait la violation par la France de la convention internationale des droits de l’enfant. Le comité des droits de l’enfant à l’origine de cette décision avait été saisi par un jeune pakistanais dont la minorité avait été contestée alors même qu’il disposait de documents d’état civil au moment de son évaluation par la métropole de Lyon.
Le comité de l’ONU rappelle par cette décision que les documents d’état civils détenus par les jeunes doivent être reconnus comme authentiques et conduire à la reconnaissance de la minorité de leur détenteur.

En conclusion, il enjoint la France à « veiller à ce que de telles violations analogues ne se reproduisent pas».


Dans le Doubs, ces mots n’ont pas eu l’écho escompté puisqu’en au 18 rue de la préfecture, ces violations restent monnaie courante. Durant l’été 2023, le service d’évaluation et d’accompagnement des mineurs non accompagnés (SEAMNA) en charge de l’évaluation de la minorité des jeunes étrangers isolés a mis la rue de manière quasi systématique les jeunes évalués, que ces derniers détiennent ou non des documents d’état-civils. Certains de ces jeunes avaient moins de 15 ans.
Ces pratiques illégales résultent de choix politiques conscients : conscients d’enfreindre le droit, conscients également des difficultés pour les jeunes concernés à faire respecter ce droit.
Les droits, fussent-ils fondamentaux, les autorités, fussent-elles l’ONU, ne paraissent pas grand-chose pour Madame Bouquin, la Présidente du Doubs, ou pour monsieur Carbonnel son Directeur des Solidarités.


Constatant amèrement que le SEAMNA se place en dehors du droit, nous avons la conviction que seul le rapport de force permettra d’imposer au Département un peu de considération pour les enfants en danger qu’il est censé accueillir et accompagner. Ces dernières années, les mobilisations collectives ont imposé au Département de mettre fin à certaines pratiques illégales, l’obligeant notamment à reprendre la prise en charge des jeunes durant la période d’évaluation de la minorité (impératif légal qu’il s’était cru autorisé à considérer comme facultatif). Des grèves, des manifestations et des occupations ont contribué à ces fragiles victoires, d’autres seront sans doute nécessaires pour lutter contre l’arbitraire.


Acteurs de ces violations du droit, les agents du Département en charge de l’évaluation peuvent être également des acteurs précieux pour faire cesser ces agissements, en refusant d’y participer mais aussi en apportant leur expertise de terrain aux bénévoles de l’association Solmiré, aux équipes du défenseur des droits ou en s’engageant dans la procédure protégeant les lanceurs d’alerte.
Différentes saisines du défenseur des droits sont en cours d’instruction concernant les pratiques du SEAMNA, les enrichir de données supplémentaires permettrait de contribuer à obtenir une décision rapide. D’autres droits de l’enfant sont quotidiennement violés par le SEAMNA, mieux les connaître permettrait également aux agents de mieux les faire valoir face à leur hiérarchie.
Pour que les droits de l’enfant cessent d’être des promesses incantatoires, nous appelons les agents départementaux qui le souhaitent à nous transmettre les informations qu’ils jugent utiles ou à prendre contact avec nous, pour penser ensemble les moyens de pression que nous pourrions construire face à la politique de Madame Bouquin.


Conscients des pressions hiérarchiques pouvant exister, nous apporterons un souci tout particulier à la protection de l’anonymat des personnes qui entreront en contact avec nous.


Association Solmiré – solmire.asso@riseup.net (adresse sécurisée)

Communiqué de presse du 7 juin 2023

« Instance de régulation » : un joli nom pour dire ségrégation

Chaque semaine, le Département du Doubs, en charge de l’accueil de l’enfance en danger, jette sur le pavé des jeunes étrangers.ères en prétextant qu’ils et elles sont majeur.e.s. (et ne relèvent donc pas de la Protection de l’Enfance). 

        Pendant des années, la Préfecture, en charge de l’hébergement d’urgence des personnes sans abris, interdisait à ces mêmes jeunes l’accès aux structures d’accueil pour SDF, en expliquant que ces dernières n’étaient pas habilitées pour l’accueil de mineur.e.s… 

        L’instance de régulation, gérée par l’Etat, détermine l’attribution des places d’hébergement d’urgence pour les personnes étrangères. Les délais de réponse y sont plus longs mais surtout presque exclusivement négatifs (et évincés des statistiques officielles du 115). 

Alors que la loi exige un accueil inconditionnel, l’existence même de cette instance en fait un dispositif de ségrégation aux effets dévastateurs pour les personnes concernées. Sommes-nous encore dans un Etat de droit ? 

        Solmiré ne cesse de rappeler la loi et fait pression sur les pouvoirs publics afin qu’ils la respectent et assument leurs responsabilités. Grâce à cette mobilisation, certains jeunes accompagné.es par notre association ont parfois été hébergé.es par l’instance de régulation. Cependant, ces dernières semaines, les jeunes qui ont sollicité le 115 n’ont eu aucune solution favorable et restent donc dans une situation de total désarroi, avec la rue comme seul lieu refuge. 

        En mai 2023, ce sont plus de 20 jeunes qui ont demandé de l’aide à l’association suite à leur mise à la rue. Pour expliquer ce refus d’hébergement, l’instance de régulation dit réserver l’attribution de places aux personnes présentant des critères de vulnérabilités. Aux yeux des représentants de la Préfecture et de certains membres de l’instance, dormir dehors n’expose donc à aucun danger particulier… 

        Ces jeunes, non reconnu.es mineur.es par le Département, engagent une procédure de recours qui peut durer entre 6 mois et un an. Pendant cette longue période, ils et elles se retrouvent sans ressources, et sans aucune prise en charge des institutions qui choisissent délibérément de les maintenir dans une position de « no man’s land » juridique (ni mineurs, ni majeurs), ce qui les prive de tout accès effectif au droit.

        L’association Solmiré demande la dissolution rapide et salutaire de cette instance de ségrégation et l’attribution de solutions d’hébergement adaptées aux besoins de ces adolescent.e.s en recours malmené.e.s. 

Vous pouvez découvrir les témoignages de jeunes par ici https://vimeo.com/834180958

26/05 au pixel : Table ronde sur les droits des réfugiés + concert solidaire d’Alfred Massaï

Vendredi 26 mai – 18h à 20h : Table ronde par le COLLECTIF 17 MAI

Difficultés à obtenir l’asile, la protection, le statut de réfugié·e pour un·e étranger·ère qui fuit un pays homophobe ou transphobe et qui est LGBTQIA+. 

Proposé par Amnesty International, Nouvel Esprit et le Collectif XYZ.
En présence de Sébastien TÜLLER, responsable à Amnesty International France de la Commission Orientation Sexuelle et Identité de Genre (COSIG).

► Entrée libre.

Vendredi 26 mai – 21h : Concert solidaire d’Alfred Massaï

Entrée prix libre !

Intervention scolaire : Un tandem solidaire et les plumes rebelles !

Cette année la classe de BTS NDRC1 du lycée Ledoux à Besançon, ainsi que leur enseignante Célia PASCAL, ont reçu à plusieurs reprises SOLMIRE. A travers des jeux, des échanges, des lectures, les étudiant.es ont pris conscience des conditions d’accueil de certain.es jeunes migrant.es dans le département et en France.

Ce partage leur a permis d’écrire des nouvelles sur cette thématique et de participer au concours de Plumes Rebelles organisé par Amnesty International. Une nouvelle, Bienvenue au pays des droits de l’homme, a été primée et sera publiée par Amnesty International.

Cet échange a eu lieu grâce au dispositif de la région Bourgogne Franche-Comté , les Tandems solidaires, qui permet de mettre en relation les établissements scolaires et les associations de la région dans le but de favoriser la réflexion et l’engagement des jeunes dans une démarche d’éducation à la citoyenneté internationale.

Ce projet s’est conclu par une rencontre, lecture et échange avec les jeunes suivis par SOLMIRE, ainsi qu’avec les bénévoles et les élèves : un moment riche en émotion et en discussion. Merci à tous et toutes !

Ci-dessous la nouvelle primée et quelques photos de la rencontre.

Fête Solidaire : Samedi 8 avril au Scènacle ! Ciné-débat le vendredi 7 avril !

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/besancon/besancon-2750126.html

Journal France 3 à 5 minutes 40 : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/programmes/france-3_bourgogne-franche-comte_jt-19-20-franche-comte

On vous attend avec joie et impatience, venez nombreux.ses !

Samedi 8 avril au Scènacle
6 rue de la Vieille Monnaie, Besançon

PROGRAMME DE LA JOURNEE

Après-midi familiale et rencontres

14h30 >16h  Jeux · exposition · goûter · coin pour les petits

16h>17h  Spectacle (Au chapeau) : Théâtre d’Ombres, l’Hiver est passé… par la compagnie Keichad (A partir de 5 ans)

L’hiver est passé, mais il reste de cette période quelques ombres qui tardent à partir… À cette occasion, elles en profitent pour s’animer et vous présenter 3 contes :

✨ L’incontournable Chant de Noël de Dickens

✨ L’histoire de Rudolphe, le renne au nez rouge

✨ Le récit d’un jeune rhume qui passe son brevet.

Proposition, Conception et Mise en Scène : Théo VUILLET-A-CILES – @CieKeichad @lescenacle

17h30 > 18h30 Table-ronde (Discussion avec les jeunes accompagné·e·s par Solmiré et les bénévoles

Soirée festive

19h Repas africain (sur réservation) Tiep bou Dienn (version poisson ou végétarien) COMPLET

12€ tarif soutien  / 8€ tarif solidaire

20h30 > 00h Sélection musicale par les jeunes de l’association / suivi de Dj Set · Black Voices

> Entrée prix libre

> Adhésion à l’association obligatoire (1€ minimum)

> Pour réserver votre repas envoyez un mail à l’adresse solmire.asso@riseup.net en précisant si vous prenez l’option végétarienne ou avec poisson avant le 4 avril 2023.

Et aussi…

Vendredi 7 avril

20h30 Soirée Projection – Débat : Rosmerta Liberté, Égalité, etc au cinéma Victor Hugo à Besançon. Plus d’informations : cinemavictorhugo.fr/  Tarif unique 5€

En présence de bénévoles et de jeunes venus d’Avignon pour participer à un débat après la projection du documentaire. Merci à elles et eux pour ce déplacement ! Le documentaire propose une immersion dans un squat autogéré, citoyen et solidaire.

Plus d’infos Evénement Facebook : https://www.facebook.com/events/2391261467709780/?ref=newsfeed

COMMUNIQUÉ DE PRESSE SOLMIRÉ : Jeune à la rue

La Direction des Solidarités fait expulser Solmiré de la Protection de l’Enfance.

Quand le Préfet prête main-forte au Département pour qu’il ne protège pas un enfant mineur !

Jeudi 17 novembre, vers 16h, une quarantaine de militant.es de Solmiré (Solidarité Migrants Réfugiés) se sont installée.es pacifiquement dans le hall de la Protection de l’Enfance pour y revendiquer la prise en charge d’un jeune mineur par les Services Départementaux,

Ce jeune Ivoirien, titulaire d’un passeport reconnu valable par la Préfecture, a 15 ans.

Cela n’a pas empêché la hiérarchie de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) de l’évaluer non-mineur sur un « faisceau d’indices », et donc de le remettre à la rue comme s’il “usurpait” la minorité établie par son passeport.

Tout juste si le Directeur des Solidarités (sic) ne l’accuse pas de présenter un faux-document, passant outre l’avis du Préfet …

La seule réponse répétée en boucle hier par la hiérarchie départementale : « Nous ne changeons pas d’avis » !

Il ne lui restait donc plus qu’à demander… le concours du Préfet pour faire évacuer les lieux par la police. Ainsi vont les choses dans notre beau pays qui s’étend le même jour sur les « Droits de l’Enfant à une vie privée » et à une vie matérielle décente : pendant que la Défenseure des Droits et le Secours Catholique alertent sur la situation catastrophique de nombreux enfants qui n’ont pas de lieu de vie stable et ne mangent pas à leur faim, nos autorités locales rentrent tranquillement dans leurs foyers cossus après avoir condamné un mineur de 15 ans, en pleine « trêve hivernale » à l’errance de la rue !

Mais les citoyen.nes que nous sommes ne se satisfont pas de ce rejet scandaleux : nous continuerons à dénoncer l’injustice et nous mettons tout en oeuvre pour que les autorités soient contraintes d’appliquer la loi.

Chaque 20 novembre à l’occasion de la journée internationale des Droits de l’Enfant, les élus départementaux ont habitude de montrer sous son meilleur jour ce que le Département réalise pour la protection de l’enfance. L’intervention policière demandée hier a le mérite de montrer avec davantage de justesse la position de madame Bouquin concernant le respect des Droits de l’Enfant par le Département : du mépris et du déni.

A Besançon, le 18 novembre 2022,

L’association Solmiré

Communiqué de presse du 17 novembre 2022 de SOLMIRE

Négation des droits de l’enfant : le SEAMNA* franchit une nouvelle ligne. Jusqu’où mènera la course ?


Malgré les multiples interpellations de l’association Solidarité migrants réfugiés (Solmiré), le Département du Doubs continue à laisser des enfants à la rue suite à des évaluations de minorité expéditives, réalisées bien souvent à charge.
Cette fois, il refuse de prendre en charge un jeune de 15 ans disposant pourtant d’un passeport reconnu authentique par la Préfecture.


La jurisprudence de la cour de cassation établit qu’un passeport présentant les apparences de l’authenticité constitue un document d’identité valable suffisant pour établir la minorité d’une personne (C.cass, civ.1re,21 novembre 2019,n°19-17726).
Écartant ce document objectif, le SEAMNA préfère fonder sa décision sur des éléments aussi peu fiables que l’apparence physique ou l’existence d’ incohérence dans le récit migratoire.


Qui parmi nos enfants pourrait faire un récit détaillé de ses vacances de l’été dernier sans se tromper dans la durée d’une étape ou sans oublier le nom d’une localité traversée ? Devrait-on en déduire qu’ils sont tous majeurs ? Et si à la place de vadrouilles estivales, il s’agissait de raconter une épopée de plusieurs mois dans un contexte éprouvant de précarité, de peur, de violence…


Nous communiquons régulièrement sur le manque de fiabilité des évaluations menées au 18 rue de la préfecture. Cette légèreté n’est ainsi pas nouvelle mais avec cette dernière décision de déni de minorité, le département du Doubs atteint des sommets d’absurdité et franchit une ligne que l’on ne saurait accepter.


Nous demandons à ce que le SEAMNA procède à la réintégration sans délai de l’adolescent dont le passeport apporte une preuve irréfutable de sa minorité.Nous demandons que le Département du Doubs cesse d’exercer cette violence
administrative dont les conséquences mettent en danger la vie de ces enfants.


*SEAMNA : Service d’Evaluation et d’Accompagnement des Mineurs Non Accompagnés

https://www.estrepublicain.fr/societe/2022/11/18/mineur-isole-un-passeport-ne-suffit-pas-selon-le-departement

https://www.francebleu.fr/infos/societe/l-association-solmire-occupe-l-accueil-de-l-aide-sociale-a-l-enfance-a-besancon-1668709480

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/besancon/le-departement-campe-sur-ses-positions-alors-nous-campons-ici-le-collectif-solmire-se-mobilise-pour-la-prise-en-charge-d-un-mineur-etranger-2657400.html

Expulsion du squat : les jeunes à la rue ! Manifestons notre colère !

Manifestation mardi 30 août Rendez-vous à 18H devant le squat (7 faubourg Tarragnoz à Besançon)

Qui prendra en charge les mineurs expulsés du squat de Solmiré ?

    Depuis 2019, chaque année, le Département du Doubs met à la rue entre 100 et 300 jeunes étrangers venus demander sa protection. Le Département a l’obligation légale d’accueillir tous les enfants en danger présents sur son territoire, sans discrimination de nationalité. Afin d’éviter la prise en charge de nombreux enfants étrangers isolés, il conteste la minorité de bon nombre d’entre eux. En 2021, à Besançon et par toutes saisons, tous les 3 jours environ, un jeune était ainsi jeté sur le pavé. Quand la porte du Département leur est fermée, la Préfecture refuse de leur ouvrir celle des structures d’hébergement d’urgence, justifiant ce refus… par leur minorité !

Depuis 4 ans, Solmiré arrive presque toujours à ce que les refus de prise en charge des jeunes accompagnés par ses bénévoles soient considérés comme abusifs par la justice. Cette situation met en lumière les dysfonctionnements massifs et systémiques du dispositif d’accueil et d’évaluation de la minorité. Selon les textes encadrant ce dispositif, le doute concernant la minorité d’un jeune évalué doit lui profiter, et conduire à sa prise en charge : seule une certitude sur la majorité du jeune peut justifier un refus de prise en charge. A l’exact opposé de cette injonction légale, le Département du Doubs considère qu’en cas de doute, il y aurait davantage de risques à accueillir un majeur qu’à mettre à la rue un mineur. Il justifie ainsi ses refus de prise en charge par des indices parfois aussi fragiles que peu cohérents : un jeune dont l’attitude est jugée «trop à l’aise» sera de ce fait évalué majeur. A l’opposé, le manque d’aisance d’un autre sera perçu comme une tentative de dissimulation conduisant à la même conclusion : majorité et mise à la rue. 

Pour dénoncer cette situation kafkaïenne, cette maltraitance institutionnelle, mais aussi très concrètement pour venir en aide à ces adolescents à la rue, l’association Solmiré a réquisitionné en avril 2021 un ancien logement de fonction appartenant à l’État et laissé vacant depuis des années par les Voies Navigables de France. Suite à une décision d’expulsion rendue en juin 2022 par le tribunal administratif, les adolescents qui y ont trouvé refuge doivent quitter ce lieu.

Depuis l’ouverture de ce squat, 14 adolescents y ont été hébergés. 9 d’entre eux ont été reconnus mineurs par la juge des enfants et ont été par ce biais confiés au Département. 5 y résident encore et préparent leurs recours auprès du tribunal pour enfants avec l’aide de Solmiré. 

Les associations bénévoles ne peuvent et ne pourront jamais pallier suffisamment les erreurs commises par le Département. La responsabilité des manquements, mais surtout les moyens d’y remédier sont entre les mains des élus aux commandes du Conseil départemental. Jusqu’alors, la majorité divers droite s’est montrée peu concernée par les différents dysfonctionnements dont l’alerte régulièrement Solmiré. 

En attendant ce salutaire mais hypothétique changement de politique : 

Qui prendra en charge immédiatement les mineurs du squat mis à la rue  ?

Plus largement, quelle collectivité, quelle institution prendra enfin en considération l’existence des mineurs mis à la rue, pour leur permettre d’accéder à une vie digne et à l’exercice de leurs droits ?

Manifestation mardi 30 août 

Rendez-vous à 18H devant le squat  (7 faubourg Tarragnoz à Besançon)

crédit photo SOLMIRE

Action choc contre l’excision d’une fillette de 4 ans

SOLMIRE et Extinction Rébellion interpellent les autorités

© Radio France – Raphaël Aubry

Non Monsieur le Préfet, les autorités allemandes ne protégeront pas Mariama : elles ont rejeté sa demande d’asile. 

Malgré de nombreuses sollicitations, sous forme de :

  • recours gracieux déposé par la famille le 4 février 2022 
  • l’envoi d’une pétition signée par 305 citoyen.ne.s bisontin.e.s le 8 mars 2022 
  • une entrevue en préfecture d’une délégation avec la responsable du « Pôle Dublin » le 17 mars 2022 
  • une campagne de mails ayant mobilisé à plusieurs reprises plus de 100 personnes fin avril 2022 

Seule une réponse lapidaire du secrétaire général de la préfecture, Monsieur PORTAL, nous est parvenue le 15 avril 2022 : « Je ne vois aucune raison sérieuse de douter de la capacité des autorités allemandes à examiner les risques allégués en cas de retour en Sierra Léone. L’examen de la nouvelle demande de la famille suppose donc qu’elle rejoigne l’Allemagne et y fasse valoir ses droits». 

Pourtant, comme nous ne pouvons que le répéter : les autorités allemandes ont déjà examiné les risques allégués mais ont répondu négativement à la demande d’asile formulée au nom de la fillette, l’estimant protégée puisque ses parents sont opposés à cette pratique.

Elles ignorent par là même que la décision de pratiquer des mutilations sexuelles sur les fillettes, dans ce pays, ne dépend pas seulement de la volonté du père et de la mère, mais bel et bien de la famille élargie, voire du village entier.  De plus, en refusant que leur fille soit mutilée, ses parents sont susceptibles d’être rejetés, voire persécutés par leur entourage (voir le rapport de l’OFPRA). 

Nous refusons que Mariama soit livrée à ses tortionnaires (en Sierra Léone, plus de 90% des filles subissent ces mutilations) !  

Nous refusons  que les autorités françaises choisissent de détourner les yeux du risque immense et avéré que courra cette fillette lorsque les autorités allemandes auront mis à exécution l’Obligation de Quitter le Territoire prise à l’encontre de la famille ! 

DEMANDE D’ASILE EN FRANCE POUR MARIAMA ! 

ASSEZ D’HYPOCRISIE, LA PLACE DE MARIAMA EST A L’ECOLE, PAS DANS L’AVION DE L’EXCISION

L’INTEGRITE DU CORPS NE SE MARCHANDE PAS : L’EXCISION EST UN CRIME !

MONSIEUR LE PREFET, PRENDRIEZ-VOUS LE RISQUE DE L’EMASCULATION, DE LA CASTRATION ??!!!!

Excision Rebellion  !

XR et Solmiré

Ci-dessous les articles de presse et reportages :

France bleu Article

Média 25 Reportage Vidéo

France 3 Reportage

Réfugiés, égalité des Droits, non à l’expulsion des mineurs isolés du squat de Tarragnoz sans solution de relogement

Appel au rassemblement le vendredi 13 mai, à partir de 9h30, devant le Tribunal Administratif

Déclaration des organisations syndicales, associatives et politiques suivantes : Agir ensemble contre le chômage, ATTAC, CDDLE, Jardins des Vaîtes, LDH, MRAP, XR (Extinction-Rébellion), Fédération Syndicale Unitaire, Union syndicale Solidaires, Ensemble !, La France Insoumise, Lutte ouvrière, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche.

En cette période de forte mobilisation des pouvoirs publics pour l’accueil de Réfugiés ukrainiens, nous constatons hélas que d’autres Réfugiés, en l’occurrence les mineurs isolés venant essentiellement du continent africain, ne bénéficient pas de ce même élan de solidarité.

Le Département, par exemple, premier concerné par la protection des mineurs, continue de mettre à la rue des jeunes considérés « non-mineurs » à partir d’un entretien d’évaluation.

Confronté à l’errance de ces jeunes en détresse morale, physique et psychique, Solmiré, en avril 2021, a réquisitionné un logement vacant pour y installer plusieurs jeunes et leur permettre ainsi de vivre dignement ; pour Solmiré, en effet, tout être humain a droit à cette dignité. Au-delà de satisfaire à leurs besoins vitaux, nous les accompagnons dans leurs démarches juridiques pour faire valoir leur minorité auprès du Juge des Enfants, démarches qu’ils ne pourraient faire seuls.

Interpellé régulièrement par l’association Solmiré, le Département, par l’intermédiaire de ses responsables administratifs de l’Aide Sociale à l’Enfance, a récemment accepté de discuter de cette question, mais sans envisager pour autant de modifier ses pratiques d’évaluation aboutissant à la mise à la rue de nombreux jeunes.

Pourtant, sur 10 jeunes pris en charge par Solmiré depuis l’ouverture du squat, 4 ont été à ce jour audiencés par la Juge des Enfants et tous reconnus mineurs. Sans notre aide, ces jeunes seraient toujours à la rue, dans une situation d’injustice et de détresse totales.

Solmiré continue donc à dénoncer cette politique du Département qui fait du tri entre les jeunes qu’il prend en charge et ceux qu’il rejette, sans rien entendre des drames vécus par tous ceux qu’il a rejetés « par erreur ».

Aujourd’hui, une nouvelle procédure d’expulsion engagée par les Voies Navigables de France, propriétaires de l’appartement squatté, menace l’avenir des jeunes qui y vivent ; si le Tribunal administratif de Besançon prononce l’expulsion, tous les liens que ces jeunes ont construits avec notre société, scolarisation, éducation, autonomisation, relations avec des familles… tout cela leur sera repris car ils devront retourner à la rue, à l’errance et à son cortège de misères.

Solmiré appelle toutes les personnes qui soutiennent son action auprès de ces jeunes à se rassembler vendredi 13 mai, à partir de 9h30, devant le Tribunal Administratif, 30 rue Charles Nodier.

Le Département du Doubs, mais aussi la Préfecture (qui ne reconnaît aucune existence « légale » à ces jeunes « ni mineurs ni majeurs ») ont des obligations légales de venir en aide aux personnes en situation de détresse ; elles doivent cesser de traiter les mineurs isolés par le mépris et l’indifférence.

La Mairie, quant à elle, peut mettre en œuvre le droit au logement par la réquisition d’immeuble vacant…

Pourquoi ce qui a pu être fait pour les Réfugiées ukrainiennes et leurs enfants ne pourrait-il pas l’être aussi pour des adolescents de Côte d’Ivoire, de Guinée ou de Sierra Leone, arrivés seuls sur le sol français ?

Fête de SolMiRé – Samedi 30 avril au Scénacle

La fête de Solmiré aura lieu le samedi 30 Avril à partir de 14h au Scénacle (6 rue de la Vieille Monnaie à Besançon). Réservez bien la date !
Nous vous dévoilons ci-dessous le programme de l’après-midi et de la soirée.
Mais pour ne pas laisser trop de suspens, nous pouvons déjà vous dire qu’il y aura des stands, des jeux, un coin pour les petits, une buvette, un spectacle, une table-ronde, un repas et une soirée festive et musicale.
Nous vous invitons à réserver votre repas dès que possible.
Au menu, un plat africain : Alloco et poulet sauce arachide avec une option végétarienne.

Contactez nous par mail (solmire.asso@riseup.net) en précisant si vous prenez l’option végétarienne. Le nombre de repas sera limité donc ne tardez pas trop pour réserver.

Lien Facebook : https://www.facebook.com/events/1088674335027603?ref=newsfeed

Entrée et repas prix libre.

Les bénévoles de SolMiRé

Jeudi 17 mars à 18h à Besançon : Grande mobilisation nationale contre la guerre en Ukraine

« Russie hors d’Ukraine. Solidarité et accueil envers la population ukrainienne, les Russes et Bélarusses contre la guerre », ainsi que « pour l’accueil de toutes les personnes exilées ».

Appel des associations :

En solidarité avec la population d’Ukraine, et les Russes et Bélarusses engagé.es contre la guerre et avec toutes les personnes exilées

Les associations signataires appellent à venir manifester le jeudi 17 mars, dans toutes les villes de France, pour exprimer notre solidarité avec la population d’Ukraine victime du crime d’agression commis par le gouvernement russe contre leur pays.

Les associations organisatrices invitent tous les responsables politiques européens à mobiliser toute leur énergie pour :

  • obtenir un cessez-le-feu et le retrait des troupes russes d’Ukraine,
  • obtenir la fin immédiate des attaques ciblées et indiscriminées contre les civils et infrastructures civiles en Ukraine,
  • fournir aux victimes de la guerre toute l’assistance humanitaire possible, et assurer un passage sûr pour les civils pris dans le conflit,
  • accueillir dans les différents pays toutes les personnes fuyant l’Ukraine à la recherche d’un refuge,
  • s’assurer qu’aucune personne, quelle que soit sa nationalité, ne soit bloquée aux frontières ukrainienne ou européenne (externes ou internes de l’UE), et que toutes puissent trouver une protection dans des conditions dignes et respectueuses de leurs droits, dans l’Union européenne,
  • mobiliser des moyens pour que les activistes ukrainien·nes pour la démocratie et les droits humains soient protégé·es, accueilli·es, et soutenu·es,
  • assurer par tous les moyens possibles un soutien et une protection aux acteurs de la société civile russe et bélarusse qui sont opposés à la guerre,
  • préserver les canaux d’information permettant aux populations ukrainienne, russe et bélarusse de recevoir des informations fiables, soient préservés.
  • lutter contre l’impunité des responsables de crime d’agression et de crimes de guerre.

A l’heure où une guerre aux graves conséquences sévit en Europe, il est impératif que vive la solidarité internationale pour la défense des libertés de toutes et tous.
Le jeudi 17 mars, soyons nombreuses et nombreux à manifester pour exprimer notre solidarité et notre soutien aux citoyen·ne·s et organisations ukrainien·nes, russes et belarusses engagé·es pour les droits humains et contre la guerre, et à toutes les victimes de ce conflit.

Premiers signataires

ACAT-France, Agir ensemble pour les droits humains, Alliance Internationale pour la défense des droits et des libertés, Alliance sciences société, Amnesty International France, Anafé, Article Premier, Assemblée européenne des citoyens, Association Abraham Mazel, Association des Travailleurs Maghrébins de France, Attac France, Atelier des Artistes en Exil, Barreau de Paris, la Chaîne de l’Espoir, CCFD-Terre Solidaire, CEDETIM, Centre Primo Levi, Cimade, Collectif Ivryen de Vigilance Contre le Racisme, Coopératives européennes Longo Maï, Coordination SUD, CRID, Électriciens sans frontières, Elena, Emmaüs Europe, Emmaüs France, Emmaüs International, European Prison Litigation Network, Euro Créative, FIDH, Fondation Copernic, Fondation Danielle Mitterrand, Forum Civique Européen France, Gisti, Groupe accueil et solidarité, Humatem, IPAM, La Maison Ouverte, Les Nouveaux Dissidents, Première Urgence Internationale, Russie-Libertés, Solidarités International, SOS Africaines en danger, Terre des Hommes France, Utopia 56, YMCA France

Occupation de l’hôtel du Département du Doubs par l’association Solmiré et des adolescents sans domicile fixe

Communiqué de l’association Solmiré

Aujourd’hui depuis 16h15 l’association Solmiré ainsi que deux adolescents de 15 et 16 ans, occupent à Besançon l’hôtel du Département.

En novembre 2021 nous adressions au Département du Doubs un rapport détaillé dénonçant l’illégalité de certaines de ses pratiques concernant la prise en charge des jeunes isolés étrangers, ou plutôt concernant les conditions de leur mise à la rue.

Aux conclusions accablantes de ce document, Madame Bouquin et les élus de la majorité n’ont pas souhaité réagir si ce n’est par du silence, de l’inaction et du déni.

À quelques pas de l’hôtel du Département, le service d’évaluation et d’accompagnement des mineurs non accompagnés (SEAMNA) continue de suivre les consignes de madame Bouquin en jetant sur le pavé des adolescents étrangers isolés sans même se donner la peine de procéder à l’évaluation de leur minorité. Cette pratique est justifiée par l’enregistrement de leurs empreintes digitales dans un autre département. Le processus d’évaluation est en lui même sujet à de nombreuses critiques de par son caractère profondément subjectif mais déclarer majeur un jeune sans même s’obliger à le justifier est plus arbitraire encore !

Cette pratique a été rendue illégale par les décisions successives du Conseil Constitutionnel (1) puis du Conseil d’État (2). De ces questions juridiques, et certes techniques, madame Bouquin semble royalement se désintéresser, s’arrogeant ainsi le droit de faire des services de la protection de l’enfance des institution au dessus des lois. Les conséquences humaines de ces pratiques voyous (des ados obligés de dormir dehors par des températures négatives) ne paraissent pas plus la préoccuper.

Les élus républicains et leurs alliés semblent moins pressés de répondre aux questions d’insécurité lorsqu’ils sont eux mêmes à l’origine du non respect des lois et de la mise en danger d’autrui qui en résulte.

Ne pouvant plus tolérer d’un Département ces pratiques délinquantes et la maltraitance qu’elles produisent, nous prenons la responsabilité de mettre à l’abri ces adolescents en occupant l’hôtel du Département.

Nous ne quitterons la chaleur confortable de ce lieu de pouvoir que lorsqu’une autre solution de mise à l’abri sera garantie à ces adolescents malmenés.

Nous appelons chacun et chacune à apporter son soutien à cette action en se rassemblant sur place (7 avenue de la gare d’eau à Besançon). Plus nous serons nombreux et nombreuses, plus sera rendue difficile une éventuelle remise à la rue des jeunes.

L’association Solmiré (solidarité migrants réfugiés) le jeudi 27 janvier 2022

(1) Décision du Conseil constitutionnel n°2019-797 QPC du 26 juillet 2019 : « La majorité d’un individu ne saurait être déduite ni de son refus opposé au recueil de ses empreintes ni de la seule constatation, par une autorité chargée d’évaluer son âge, qu’il est déjà enregistré dans le fichier en cause ou dans un autre fichier alimenté par les données de celui-ci. ».

(2) Décision du Conseil d’État du 5 février 2020 N° 428478.

La solidarité avec les migrants est un choix démocratique, pas un crime !

L’association Solmiré apporte son soutien à Dominico Lucano, l’ex-maire de Riace, condamné, le 30 septembre, à 13 ans de prison et à 500 000 euros d’amende pour avoir porté secours à des réfugiés et redonné vie à son village.

Domenico Lucano est élu maire en 2004, élu notamment sur la base d’un choix politique d’aide aux migrants. Une solidarité qui commence, pour lui, en 1998, quand un bateau transportant environ 200 personnes, principalement des réfugiés kurdes, s’échoue sur la plage de Riace, en Calabre. Ce choix allait redonner vie et espoir à Riace.

La population de Riace ne savait pas, à ce moment-là, qu’elle allait vivre une histoire faite de solidarité, d’accueil, d’engagement contre le racisme et l’exclusion, de lutte contre le banditisme de la Ndrangheta, d’intégration sociale et de développement économique et devenir ainsi le symbole de la cause migratoire. Durant cette période, elle a vu passer plus de 6000 réfugiés fuyant la guerre et la famine.

Dans les années 2010, au moment de la crise migratoire de Lampedusa, la commune de Riace propose au gouvernement l’accueil d’une partie des migrants. Cet élan de solidarité n’est pas resté isolé. En Calabre, d’autres communes ont agi en ce sens.

La Calabre reste une région économiquement faible et Riace dépend de subventions et de fonds publics, lesquels ont diminué, à partir de juin 2016, entraînant des difficultés sociales et économiques et le départ des migrants.

Le 1er octobre 2018, le maire de Riace, Dominico Lucano est arrêté et placé en résidence surveillée, sur ordre du ministre de l’intérieur de l’époque, un dirigeant d’extrême droite, Matteo Salvini. Il est soupçonné « d’aide à l’immigration clandestine et d’irrégularités dans l’attribution de financement pour le ramassage des ordures de Riace et d’organisation de mariage blanc entre les habitants et des migrants ».

Le 30 septembre 2021 Domenico Lucano est condamné à 13 ans de prison et à 500 000 € d’amende pour « escroquerie, abus de biens sociaux, fraude aux dépens de l’État et aide à l’immigration clandestine ». Une peine qui a provoqué une onde de choc en Italie et au-delà. Le journal La Repubblica (l’équivalent du Monde, en Italie) a parlé à propos de ce jugement de condamnation pour crime de solidarité.

Plusieurs pétitions à signer circulent dont celle de :

https://reseau-resf.fr/Soutien-a-Domenico-Lucano-ancien-maire-de-Riace-Italie

Rassemblement le 18 décembre à 17h place Pasteur à l’occasion de la journée internationale des droits des migrants

Le 18 décembre prochain, partout dans le monde, des manifestations auront lieu pour célébrer la journée internationale des droits des migrants.

A Besançon, des organisations syndicales, associatives, politiques appellent aussi à manifester notre solidarité avec les migrant.es, celles et ceux qui sont ici, autour de nous, sans-papiers, déboutés de l’asile, familles à la rue, mineurs rejetés de la protection de l’enfance… Celles et ceux qui tentent désespérément de passer en Angleterre depuis Calais et sont bloqués dans les dunes par des règlements européens
criminels ; celles et ceux qui essaient de traverser la Méditerranée pour échapper à l’enfer libyen ; celles et ceux qui sont pris en otage aux frontières entre la Pologne et la Biélorussie et que les autorités européennes, mais aussi les médias, osent décrire comme des armes dirigées contre l’Europe ; celles et ceux qui sont refoulés à la frontière italienne par une police française bien plus prompte à tabasser qu’à secourir…

Mais nous ne voulons pas seulement être solidaires sur le papier ou dans les discours, nous voulons une solidarité concrète, qui se traduise immédiatement par une main tendue, un abri contre le froid et les dangers de la rue, une protection contre toutes les formes de violences, y compris policières, une assistance juridique aux migrant.es pour faire valoir leurs droits, un accès inconditionnel aux soins, aux études, à la formation…

A Besançon, des associations agissent pour que ces droits élémentaires soient mis en œuvre par les institutions (État, Département, Ville), mais les droits des personnes migrantes, femmes, enfants et hommes de tous âges continuent d’être bafoués par les autorités, et le racisme, les préjugés, les discours anti-immigrés gangrènent le débat politique.


Parce que sur cette terre, personne n’est illégal,
Parce que nous sommes tous enfants d’immigrés,

Pour que, à Besançon aussi, plus aucune famille, plus aucun jeune, plus aucune personne vulnérable ne soit rejeté.e par les dispositifs de mise à l’abri d’urgence (115 géré par l’Etat, Protection de l’Enfance du Département, CCAS de la Ville),

rassemblons-nous samedi 18 décembre à 17h, place Pasteur

A l’appel de : Union syndicale Solidaires 25, FSU 25, FERC-Sup CGT, CGT, Educ’Action, CGT Retraités, Solidaires Retraités, Solmiré, CDDLE, LDH, ATTAC, AC !, Jardins des Vaîtes, Alternatiba, Parti de Gauche, LFI, NPA, Ensemble !


Notre pays existe. Il s’appelle Solidarité.
Notre pays construit des ponts pas des murs. D’où que l’on vienne, où que l’on soit
né·e, notre pays existe. Il s’appelle Solidarité.
Notre pays n’a ni carte, ni limites. Il ne fait pas la guerre si ce n’est au fascisme, au
colonialisme, au racisme, à l’injustice et aux inégalités.
Notre pays n’existe pas isolé, atomisé, soumis. Il existe dans tout ce qui relie,
regroupe, donne confiance et lutte.
Notre pays est en grand danger. Il doit sortir, se montrer, se lever. Vivre.

[Extrait de l’appel Campagne Antiracisme et Solidarité]

La campagne offensive contre le racisme et les politiques sécuritaires et ses différents fronts est lancée

Appel à faire tourner et à signer pour une campagne antiracisme et solidarité qui démarre le 18/12 décembre par des manifestations dans toutes les villes et villages à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec les migrant.e.s.

Campagne Antiracisme et Solidarité

D’où que l’on vienne, où que l’on soit né·e

Notre pays s’appelle Solidarité

« Nous n’allons pas combattre le racisme par le racisme, mais grâce à la solidarité. » (Fred Hampton, Black Panthers Party – mai 1969)

Notre pays construit des ponts, pas des murs. D’où que l’on vienne, où que l’on soit né·e, notre pays existe. Il s’appelle Solidarité.

Notre pays n’a ni carte, ni limites. Il ne fait pas la guerre si ce n’est au fascisme, au colonialisme, au racisme, à l’injustice et aux inégalités.

Notre pays n’existe pas isolé, atomisé, soumis. Il existe dans tout ce qui relie, regroupe, donne confiance et lutte.

Notre pays est en grand danger. Il doit sortir, se montrer, se lever. Vivre.

Car notre pays brûle. Il s’appelle Avenir.

Car notre pays est étouffé. Il s’appelle Liberté.

Car notre pays se meurt. Il s’appelle Égalité.

Car notre pays est opprimé. Il s’appelle Dignité.

Notre pays est en danger. Nous appelons à la mobilisation générale.

Pour l’avenir. Si la planète brûle, cela n’a rien à voir avec les migrations, nos couleurs de peau, nos origines, nos religions. Le monde n’attend qu’une étincelle pour exploser et certain.e.s nourrissent l’incendie qui nous menace.

Nous dénonçons toutes les formes de racisme dont l’islamophobie, l’antisémitisme, l’anti-tziganisme, la négrophobie et le racisme anti-asiatique. Nous exigeons notamment la fin des contrôles au faciès, l’abrogation de la loi dite « séparatisme », le respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la fin des dominations économiques, militaires et politiques, en particulier la Françafrique.

Pour la liberté. Nous voyons que lorsqu’on commence à limiter la liberté pour certain·e·s, c’est la liberté de tou·te·s qui recule. C’est ainsi que se mettent en place des pouvoirs de plus en plus autoritaires.

Nous exigeons la liberté de circuler et de manifester et notamment l’abrogation de la loi dite « sécurité globale », la fin des violences et des crimes policiers et pénitentiaires, la suppression des mesures de répression contre les migrant·e·s (OQTF*, IRTF*, …) et la fermeture des Centres de Rétention Administrative. Nous exigeons la destruction des murs qui s’érigent partout dans le monde pour séparer et contrôler les peuples.

Pour l’égalité des droits. Les arguments utilisés contre l’immigration sont faux économiquement et ne servent qu’à justifier les mesures qui amplifient monstrueusement le racisme et les inégalités sociales. L’oppression et la surexploitation des migrant·e·s aggravent les conditions de tou·te·s les salarié·e·s.

Nous revendiquons l’égalité des droits pour tou·te·s, le renforcement et l’accès réel à la santé, à l’éducation, à des revenus décents, au logement et l’arrêt des expulsions dans les foyers de travailleurs/euses migrant-es. Nous exigeons notamment la régularisation des sans-papiers.

Pour la Dignité. Nous refusons la banalisation de l’insoutenable. Nous dénonçons les politiques anti-migratoires et de non-accueil des migrant·e·s. Nous refusons l’instrumentalisation des femmes à des fins racistes.

Nous réclamons vérité et justice pour les victimes de violences policières et pénitentiaires. Nous exigeons le respect des convictions et croyances de tou·te·s. Debout, nous redevenons dignes.

Pour la Solidarité. Nous appelons toutes et tous à se lever, se rassembler, s’organiser. A faire vivre notre pays partout où il existe. Dans les quartiers, les villages, les ronds-points, les écoles, les lieux de travail. Autour d’un hôpital menacé, d’une mosquée ou d’une synagogue fermée ou attaquée, d’une église où l’on fait une grève de la faim pour les migrant·e·s, des associations antiracistes dissoutes ou menacées de l’être, d’un théâtre qui avait été occupé, d’un piquet de grève, d’un immeuble menacé d’expulsion, d’une frontière. A partir d’un local associatif ou syndical, d’un lieu culturel et solidaire…

Nous appelons notre pays à se lever en masse, s’organiser et lutter pour la solidarité et contre le racisme.

– en multipliant les initiatives de toutes sortes

– dans toutes les villes et les villages en manifestant ensemble le même jour le samedi 18 décembre à l’occasion de la Journée internationale des migrant·e·s

– à Paris pour une manifestation nationale au mois de mars à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme.

Notre pays existe. Il s’appelle Solidarité.

* OQTF : Obligation de Quitter le Territoire Français

* IRTF : Interdiction de Retour sur le Territoire Français

SolMiRé publie un rapport concernant les irrégularités de la procédure d’évaluation de la minorité mise en place par le Département du Doubs

En 2020 le Département du Doubs a mis à la rue 153 jeunes dont il contestait la minorité. Six de ces jeunes ont rencontré l’association SolMiRé, et si deux d’entre eux ont choisi de continuer leur chemin d’exil vers d’autres horizons, les autres ont tous été reconnus mineurs par le tribunal pour enfant au terme de démarches pouvant durer jusqu’à 10 mois. Si ces jeunes ne disposaient pas de documents d’identité lors de leur évaluation, la récupération de ces documents auprès des autorités de leurs pays d’origine a permis de prouver leur minorité, leur permettant ainsi de bénéficier des dispositifs de la protection de l’enfance et de construire un futur qui ne soit pas fait que d’errance et de désolation. En 2021, l’accompagnement de l’association SolMiRé a déjà permis de faire reconnaître la minorité de quatre autres jeunes, dont l’un d’entre eux avait 14 ans seulement au moment où il a été évalué majeur puis mis à la rue par le Département.

Ces chiffres mettent en lumière la faillibilité des évaluations menées par le Département, l’importance du nombre de jeunes dont la vie est parfois définitivement abîmée par ces décisions mais aussi la limite des capacités d’accompagnement de ces enfants par des associations bénévoles, sans qui aucun accès effectif à la justice n’est possible.

L’évaluation de la minorité semble un exercice impossible. Les différents départements français comme les différents pays européens assurent diversement cet exercice sans qu’aucune méthode ni dispositif ne soient apparus comme exempt de travers, ni dénués de violence. Au-delà des questions relatives à la faillibilité de ces outils, la justification même de ce préalable à la prise en charge est contestable. La vulnérabilité d’un adolescent de 17 ans est en effet fort similaire à celle d’un jeune adulte de 18 ans et l’on aspirerait à une prise en charge inconditionnelle des personnes vulnérables à tout âge de la vie et ce quel que soit leur statut administratif.

Si cet objectif semble ambitieux, et certainement indissociable d’un profond bouleversement sociétal et politique dont les leviers ne sont pas tous entre les mains des collectivités territoriales, d’autres sont plus accessibles dans une temporalité courte. Le rapport publié par l’association SolMiRé s’attache à ne décrire que ces derniers leviers, ceux-là même qui sont entre les mains des élus du Département du Doubs, principalement, mais aussi en responsabilité partagée avec tous les acteurs de ce dispositif à leurs niveaux respectifs.

Par son action auprès des jeunes isolés étrangers non pris en charge par le Département du Doubs l’association SolMiRé occupe une place d’observation privilégiée sur les dysfonctionnements du dispositif d’évaluation. Elle constate ainsi quotidiennement l’écart entre le cadre légal de ce dispositif et la mise en pratique dans le Doubs. Elle dénonce la violence administrative qui en découle et les drames humains qu’elle provoque. Enfin, elle appelle les différents acteurs et travailleurs de ce dispositif à mettre en adéquation les consignes hiérarchiques du Département du Doubs avec les injonctions légales.

Ce rapport, à destination des élus départementaux, des responsables hiérarchiques du Département, des structures concourant à ce dispositif et des évaluateurs, a été conçu pour que chacun, à son niveau de responsabilité et avec les outils qui lui sont propres, puisse peser pour que le cadre légal soit respecté et pour que la protection de l’enfance cesse d’abîmer les vies des enfants dont elle croise les trajectoires.

Lien vers le rapport complet concernant les irrégularités de la procédure d’évaluation de la minorité mise en place par le département du Doubs

Une famille demande d’asile à la rue depuis un mois avec deux très jeunes enfants âgés de 1 an et 3 ans et demi

Depuis le 29 septembre 2021, un couple originaire de Bosnie, en procédure de demande d’asile, est à la rue à Besançon avec ses 2 enfants, dont le dernier, encore au sein, a tout juste 1 an.

La famille a d’abord fait l’objet d’une procédure Dublin puis elle a été autorisée à déposer sa demande de réexamen d’asile vendredi 5 novembre 2021.

Monsieur et Madame A. sont en possession d’une Attestation de Demande d’Asile : ils sont donc légalement autorisés à résider sur le territoire français pour la durée de la procédure et, même si l’OFII n’a pas l’obligation de leur accorder les Conditions Matérielles d’Accueil (CMA) dues aux demandeurs d’asile, il aurait dû prendre en compte la situation de vulnérabilité de la famille (et particulièrement celle des enfants) avant de prendre sa décision de refus.

De plus, en l’absence d’autre proposition, la famille devrait être prise en charge par le 115, dont la mission est (ou devrait être) de mettre à l’abri les personnes à la rue, à fortiori en cette période hivernale avec des enfants si petits.

Malheureusement, à ce jour, le 115 n’a pas donné suite à leurs sollicitations, malgré les nombreux appels de citoyens qui les ont rencontrés dans le parking où ils ont trouvé refuge. Ils ne sont même pas admis à prendre leurs repas et à se réchauffer à la Boutique Jeanne Antide. Pour leur survie, ils dépendent de la générosité publique !

Equipés d’une tente, de matelas et de couvertures, ils font du feu quand ils le peuvent, mais cela ne suffit évidemment pas à les protéger correctement du froid, de l’humidité et des rats qui rôdent autour de la tente (des photos ont été prises et adressées à l’OFII).

A ce stade de la procédure d’asile, même en réexamen (nous le rappelons, cette possibilité est proposée par la loi, si des éléments nouveaux sont survenus depuis la première demande d’asile), ce sera à l’OFPRA et éventuellement la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) de prendre la décision d’accorder ou non une protection.

Nous ne pouvons que constater que le fait de leur refuser toute possibilité de mise à l’abri, pour une durée de plusieurs semaines, est une incitation à les faire quitter la ville et donc, de facto, à renoncer à leur demande d’asile : c’est illégal !

Personne d’autre que l’OFPRA et la CNDA n’a donc à juger les motifs qui ont conduit la famille à revenir en France après 3 ans, et encore moins à prendre prétexte de ce retour pour leur refuser un accueil digne et respectueux de leur humanité.

Nos associations demandent qu’une solution d’accueil, incluant l’hébergement, la nourriture et l’hygiène, leur soit immédiatement proposée.

CDDLE et SolMiRé

Le tribunal administratif rejette la requête de la VNF

Un peu de répit pour les mineurs isolés étrangers

Par une ordonnance en date du 29 avril 2019 la juge des référés a rejeté la requête des Voies Navigables de France qui demandait au tribunal administratif l’expulsion dans un délai de 3 jours de l’association Solmiré et des mineurs isolés étrangers occupants la maison éclusière de Tarragnoz.

Dans sa décision la juge souligne que les mineurs qui habitent l’appartement occupé ne disposent pas d’autres solutions d’hébergement, que le logement occupé (vacant depuis 2015) ne présente pas d’utilité pour la bonne marche du service public et que contrairement à ce que prétend la VNF, il n’existe pas de risque imminent pour les jeunes à se maintenir dans cet hébergement. Les conditions d’urgence et d’utilité n’étant pas remplies, la procédure d’urgence utilisée par la VNF n’a pas pu aboutir. La VNF a désormais la possibilité de se pourvoir en cassation auprès du conseil d’État ou alors de saisir à nouveau le tribunal administratif via une procédure normale (sans caractère d’urgence).

Cette décision judiciaire est un soulagement pour les mineurs occupant l’appartement réquisitionné comme pour l’association Solmiré. À long terme, l’inquiétude demeure concernant la situation des mineurs étrangers isolés non pris en charge par le département et rejetés par les services d’hébergement d’urgence de l’État. Sur ces problématiques l’association Solmiré restera donc mobilisée afin de contraindre les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités.

Le rassemblement du 27 juillet devant le tribunal administratif puis la mairie de Besançon ont recueillis une forte mobilisation et constituent un signe encourageant pour la suite de cette lutte de longue haleine : la défense des droits de l’enfant.

L’association Solmiré remercie les nombreux soutiens qui part leur présence, leurs dons ou leurs coups de mains ont participé à cette victoire.

Compte rendu détaillé de l’audience du 27 juillet

Forte mobilisation des soutiens de Solmiré et des jeunes menacés d’être remis à la rue, mardi 27 juillet, devant le Tribunal administratif et, ensuite, à la mairie : plus de 100 personnes ont répondu à l’appel, en plein mois de juillet, ce qui montre que l’été ne relègue pas à l’arrière-plan une lutte sociale aussi importante que celle de la protection des mineurs étrangers face à l’indifférence des autorités publiques…

A l’audience, une jeune magistrate, juge unique dans cette procédure de référé. Elle donne la parole aux avocat.e.s et ne fera aucun commentaire ; chaque partie s’en rapporte à ses arguments écrits et développe oralement ce qui lui semble important :

– pour VNF, l’avocat répète ce qu’il a développé dans sa requête sur l’entrée de Solmiré dans la maison éclusière par effraction (2 barillets changés) et insiste sur l’urgence par rapport à 3 types de risques : risque sanitaire (gaz et électricité, mais il ne fournit qu’un certificat datant de 2018 pour justifier des risques), sécurité des personnes et des biens (pas d’autonomisation totale du local technique de commande de l’écluse, danger de proximité avec des machines hydro-électriques, en zone inondable, occupation de l’appartement situé au 2ème étage par des mineurs, immeuble réservé à des agents VNF, difficulté d’accès pour les pompiers en cas de sinistre car pas d’accès par l’entré habitations…) et enfin entrave au bon fonctionnement du Service Public de la Navigation. L’avocat réitère sa demande d’expulsion sous 3 jours (avec 300€ d’indemnités par jour de retard) et autorisation de recours à la force publique.

– pour Solmiré, son avocate rappelle que des échanges répétés, respectueux et cordiaux ont eu lieu entre l’association et le responsable local de VNF dès le début de l’occupation (10 avril 2021), que l’argument de l’accès bloqué à la partie habitation ne tient pas, puisque l’huissier est monté jusqu’au 2ème étage en avril, et à nouveau en juillet, pour constater l’occupation.  Sur l’urgence et les risques, l’avocate démontre qu’en 3 mois, il n’a jamais été fait état par VNF d’un risque sanitaire par rapport au gaz et à l’électricité (l’argument est donc seulement d’opportunité aujourd’hui), pas plus que d’un risque par rapport aux inondations ; quant au bon fonctionnement du Service public, elle insiste sur une occupation qui ne concerne que l’appartement du second étage, par une association qui est présente chaque jour aux côtés des jeunes et que jusque-là, aucun incident n’a été signalé et rien dans la requête ne vient prouver le contraire. Les « risques allégués pour plus tard » que Solmiré change le barillet de l’accès au local technique sont donc pure spéculation et quel intérêt Solmiré pourrait-il bien avoir à agir ainsi ?

Pour ce qui concerne les logements qui ne pourraient être occupés que par des employés VNF, il se trouve que, de l’aveu même du requérant, ils ne le sont plus depuis 2016 (et même au-delà), ce que corrobore l’absence dans la requête de demande de mise à disposition d’un logement de fonction par un employé.

L’avocate de Solmiré cite ensuite la jurisprudence qui pourrait permettre à la Présidente de cette audience du TA de faire primer les droits de la personne sur le droit de propriété : décisions récentes d’autres tribunaux allant dans le sens de la primauté de l’intérêt des enfants en attente de reconnaissance de minorité, contexte sanitaire interdisant aux Départements de laisser des mineurs à la rue, refus répétés du 115 bisontin de les mettre à l’abri.

Elle demande enfin que si le TA donne gain de cause à VNF, la décision soit assortie d’une injonction à la prise en charge des mineurs hébergés au squat par le Département et par l’Etat.

La présidente demande à l’avocat de VNF s’il a quelque chose à ajouter et, au vu de sa réponse négative, clôt l’audience en annonçant que sa décision est mise en délibéré et sera rendue sous quelques jours.

SQUAT SOLMIRÉ MENACÉ D’EXPULSION,

DES MINEURS MENACÉS D’ÊTRE REMIS À LA RUE !

Communiqué de presse – Association SolMiRé

En avril 2021, l’association Solmiré réquisitionne à Besançon un logement de l’État afin d’y mettre à l’abri les enfants étrangers à qui le département du Doubs, l’État, ainsi que la Mairie de Besançon refuse tout hébergement.

Depuis 4 mois, les militants de l’association se relayent au quotidien aux côtés de ces jeunes pour partager leurs repas, cuisiner ensemble, mettre en place la scolarité, donner un coup de pouce pour les devoirs à la maison, les accompagner dans leurs  soins (vaccins, dentiste…) et d’autres choses encore que font habituellement des parents et dont ont besoin des adolescents.

Aujourd’hui les occupants de ce lieu sont menacés d’expulsion par la VNF (gestionnaire du bâtiment) qui sur les conseils du préfet utilise une procédure d’urgence auprès du tribunal administratif et demande une expulsion sans délai de tous ses occupants. L’audience au tribunal est fixée au mardi 27 juillet 2021 à 11H.

De manière bien peu convaincante, la VNF avance que ce logement serait indispensable au fonctionnement du service public fluvial… alors qu’il est vacant depuis 2016 !

Avec cynisme l’avocat de la VNF justifie également l’urgence de l’expulsion par le fait que ces jeunes seraient à cet endroit en danger du fait notamment de la proximité de la route nationale qui les exposerait à un risque d’accident de la circulation… Comparativement à ce prétendu péril, vivre à la rue quand on a 14, 15 ou 16 ans apparaît dans cette procédure comme un risque tout à fait minime… Pour ces adolescents en cas d’expulsion la rue sera la seule alternative puisque depuis des mois et malgré de multiples sollicitations les pouvoirs publics refusent toujours d’assumer leurs responsabilités concernant l’accueil de ces enfants.

Cet argumentaire ubuesque rappelle celui des autorités italiennes qui en septembre 2020 immobilisaient au port le Sea Watch 4, un navire humanitaire de secours en mer, au prétexte qu’il ne respectait pas les normes en emportant à bord trop de gilets de sauvetages…

Les droits de l’enfant sont fondamentaux mais apparaissent souvent comme facultatifs et secondaires au regard d’autres droits comme celui du droit à la propriété.

Contre les politiques inhospitalières, les violences institutionnelles, et le cynisme de cette procédure judiciaire :

Rassemblement de soutien devant le tribunal administratif de Besançon

30 rue Charles Nodier, le 27 juillet à 10H30.

Et parce que la nouvelle municipalité de Besançon pourrait mettre en place une politique volontariste d’accueil pour ces jeunes :

Rassemblement le même jour devant la mairie

Esplanade des droits de l’homme à 11H45

Contact : solmiré.asso@riseup.net

Enfants isolés à la rue, face à l’inaction des pouvoirs publics : la réquisition

Communiqué de presse – Association SolMiRé

Fin mars, par le biais d’un communiqué de presse, nous demandions à l’État, au Département du Doubs ainsi qu’à la Municipalité de Besançon de prendre leurs responsabilités et de trouver des solutions aux enfants isolés sans abris. Considérés majeurs par le Département donc non pris en charge, considérés mineurs par l’État donc non hébergés, de nombreux adolescents sont en effet privés de toute solution d’hébergement. Jusqu’à l’issue des procédures judiciaires leur permettant de faire reconnaître leur minorité et pendant plusieurs mois, ils ne rentrent dans aucune case administrative : ni majeurs, ni mineurs, et pourtant ils existent !

A notre appel de détresse, les pouvoirs publics ont répondu à l’unisson par un silence assourdissant. Pour nous qui rencontrons ces jeunes au quotidien, les laisser à la rue n’est pourtant pas une option envisageable. Par leur surdité, les autorités ne nous ont pas laissé d’autre choix que de réquisitionner un logement vacant afin d’offrir à ces enfants le toit auquel ils ont droit.

Depuis quelques jours, nous avons ainsi investi un logement bisontin appartenant à l’État et inhabité depuis plusieurs années. De taille modeste, cet appartement nous permet d’y accueillir quelques adolescents.

Cette solution n’est ni souhaitable ni pérenne. Nous demandons à l’État qu’il respecte ses obligations en matière d’hébergement d’urgence. Nous demandons au Département qu’il cesse de faire peser sur la minorité de ces jeunes un soupçon systématique. Nous demandons à la Municipalité de Besançon qu’à l’instar d’autres villes de France, elle fasse preuve de volontarisme sur cette question et crée une structure de prise en charge adaptée aux besoins de ces jeunes.

En somme, nous continuons de rappeler que ces enfants existent, que c’est aux pouvoirs publics qu’il appartient de les accueillir, et qu’il n’est pas décent de les maintenir plus longtemps encore à la rue.

À Besançon le lundi 12 avril 2021
L’association SolMiRé

« Nous n’y arrivons plus ! ». L’association SolMiRé tire la sonnette d’alarme.

Communiqué de presse 

Le 16 mars, le 24 mars et le 25 mars, l’association SolMiRé a contacté le 115 afin de l’alerter sur la situation de trois mineurs à la rue de 15 à 16 ans rencontrés à Besançon. Ces appels à l’aide sont restés sans réponse. Ou plutôt sans réponse positive, les interlocuteurs du dispositif d’hébergement d’urgence nous indiquant par téléphone que leurs consignes hiérarchiques ne leur permettaient pas de proposer de solutions d’hébergement d’urgence à ces adolescents.

La Préfecture et le 115, en charge de l’hébergement des adultes sans abri, les considèrent comme mineurs et justifient ainsi leur refus d’hébergement…

Le Département, en charge de la Protection de l’Enfance en danger, les considère comme majeurs et justifie ainsi son refus de prise en charge.

La mairie de Besançon, par l’intermédiaire de ses services sociaux, se dit démunie, sans solution à leur proposer.  

Ni mineurs, ni majeurs, ces jeunes n’ont ainsi de place nulle part si ce n’est sur le pavé… 

Alors que leur jeune âge devrait constituer un critère supplémentaire dans la prise en compte de leur vulnérabilité, cela leur ferme au contraire l’accès à toute possibilité d’hébergement.

Le dernier bilan d’activité du SIAO, opérateur du 115, indique que « les mineurs sont systématiquement orientés vers les services adéquats »… En réalité, aucune orientation ne leur est proposée et les différents acteurs institutionnels se renvoient dos à dos la responsabilité de la prise en charge de ces jeunes qui, par ce mécanisme, sont condamnés à l’errance.

La situation n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, l’association bénévole SolMiRé côtoie ces adolescents et met en œuvre pour ceux qu’elle rencontre des solutions solidaires d’hébergement et d’accompagnement. Ces solutions sont faites de débrouille et de dépannages, souvent au jour le jour ou à la petite semaine… 

Grâce au précieux soutien de ses hébergeurs solidaires, l’association peut parallèlement  entamer  des démarches judiciaires et arrive bien souvent à faire reconnaître la minorité de ces jeunes, obligeant ainsi le Département à les prendre en charge durablement.

Aujourd’hui, SolMiRé tire la sonnette d’alarme : « Si la situation de ces jeunes est loin d’être sans issue, le constat est fait de notre impossibilité à pallier plus longtemps les dysfonctionnements des pouvoirs publics. Nous n’y arrivons plus ! « 

Pourtant, des solutions sont possibles. Dans certains départements, conformément aux recommandations du Défenseur des Droits,  le 115 héberge les adolescents dès lors que leur minorité est contestée. Dans certaines villes comme Toulouse, la municipalité finance un lieu d’hébergement qui leur est spécifiquement destiné…

Ici et aujourd’hui, l’association SolMiRé  demande à l’État, au Département du Doubs et à la municipalité de Besançon de prendre leurs responsabilités et de trouver de toute urgence une solution à ces trois jeunes en détresse, comme à ceux qui suivront ! 

À Besançon le 27 mars 2021.

L’association SolMiRé 

Création du collectif Jeunes Majeurs Sans Papiers

Le collectif JMSP (jeunes majeurs sans papiers) vient d’être crée. Ils se sont rendus dans les studios de RadioBip pour présenter le communiqué que vous pouvez retrouver en intégralité ici : https://www.facebook.com/m25.fr/videos/458491955513054/

“Nous sommes un groupe de jeunes majeurs venus de différents pays Guinée, Mali). Il y a quelques années, nous sommes arrivés dans la région de Franche-Comté, à Besançon, Pontarlier, Belfort et Vesoul, après une longue traversée. A notre arrivée en France, nous avons été pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance jusqu’à notre majorité.
A nos 18 ans, nous avons perdu tout ce qui nous permettait d’être intégrés dans la société française : aide financière pour l’éducation, l’hébergement, la couverture médicale etc. Nous nous sommes retrouvés à la rue après avoir perdu le droit à l’aide sociale à l’enfance.
Malgré notre insertion sociale et professionnelle, nous avons reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF). La raison du refus de titre de séjour : La police aux frontières donne comme réponse une non-authentification de nos documents d’Etat-civil, et les préfectures se servent de cet argument pour prononcer une OQTF.

Pourquoi la création de ce collectif ?

Il ne s’agit pas de cas isolés. Mais de milliers de jeunes dans la même situation que nous au niveau national. A notre majorité, nous devenons des fantômes, nous perdons toute existence publique.
Maintenant devenus adultes, nous voulons porter un message fort et demander aux préfectures de nous donner un titre de séjour pour poursuivre nos formations (menuisier, cuisinier, électricien, couvreur etc) et contribuer à la société française.

Pendant ces années sur le territoire, nous avons contribué à l’économie française mais pas seulement. Ici, nous avons également construit nos réseaux, nos cercles amicaux et familiaux, et le plus important, notre identité. Du statut d’adolescent, nous sommes passés à celui d’adulte.

Puis, de travailleurs déterminés, nous avons été contraints à devenir clandestins. C’est donc ça l’identité que les pouvoirs publics nous donnent : « clandestins » ? On n’est donc rien d’autre à leurs yeux ?
Nous avons dû redoubler d’efforts pour faire nos preuves, pour nous intégrer, avec souvent le sentiment de rejet, mais nous n’avons rien lâché. Jamais ! Nos parcours sont méritants à tous les points de vue.
Nous souhaitons dorénavant être indépendants et construire notre avenir en France. C’est pourquoi nous demandons aux préfectures de reconsidérer individuellement nos dossiers et de nous accompagner dans notre démarche sincère d’enrichir ce pays, sur les plans culturel et économique.

Par cette lettre ouverte, nous souhaitons vous dire que nous sommes là. Nous avons décidé de sortir du silence et de nous faire entendre.

Le JMSP”

Retrouvez-les aussi sur leur page Facebook : https://www.facebook.com/Jeunes-majeurs-sans-papiers-Franche-Comt%C3%A9-107134044748639/?notif_id=1613679935343296&notif_t=page_invite_accept&ref=notif

Communiqué de presse du Comité pour Abakar

Personne ne se grandit en s’acharnant sur un gosse

Le placement de force et par ruse, d’Abakar Gassama, en centre de rétention est scandaleux.

Rien ne justifie cette mesure inhumaine :

  • Abakar est scolarisé au lycée Mandela d’Audincourt et poursuivait jusqu’à hier sa scolarité avec assiduité. Son sérieux lui a permis d’apprendre le français et de décrocher son CAP de cuisinier.
  • Par ailleurs, Abakar a toujours satisfait à son obligation de pointage à la gendarmerie de Bethoncourt.

Une expulsion serait pour lui dramatique :

  • Sa mère et sa petite sœur ont dû fuir le domicile conjugal, leur quartier et la Guinée pour échapper aux violences du beau-père.
  • Alors qu’il n’a plus ni famille ni soutiens en Guinée, il n’est pas envisageable de renvoyer Abakar dans les griffes de son bourreau, perspective qui le terrorise.
  • La Cour de Justice de l’Union Européenne vient d’ailleurs de rappeler, par un arrêt du 14 janvier que la décision de renvoi d’un jeune migrant dans son pays d’origine ne peut être prise que si un accueil adéquat lui est garanti (dans sa famille ou dans une structure adaptée) dans son pays d’origine.

Pourquoi s’acharner contre lui ?

Pour quelle raison Abakar est-il placé en rétention et en voie d’expulsion ?

  • Quel crime, quelle faute, quel manquement vis-à-vis de la France a-t-il commis ? Aucun bien au contraire.
  • Arrivé sur le sol français à 14 ans, son seul tort est d’avoir maintenant atteint l’âge de la majorité.

Le Comité pour Abakar ne se résout pas à cette injustice, en totale contradiction avec les principes affichés de la République.

Nous demandons la remise en liberté d’Abakar et le réexamen de sa situation afin de lui permettre de terminer ses études et d’exercer son métier en France.

Nous appelons les personnes éprises d’humanité et de justice à se retrouver

Mercredi 3 février à 14 h devant la Mairie d’Audincourt

Jeudi 4 février à 15H à la Pierre à Poissons (Montbéliard)

Signer la pétition : http://chng.it/zpXzhZhMn8

                                                                                               Le 2 février 2021

Chronique musicale en soutien aux jeunes Guinéens menacés d’expulsion

Nous vous invitons à aller écouter la chronique du site dijonnais Dijoncter pour Radio Campus Dijon qui rappelle les raisons de la lutte de notre association contre la situation absurde des jeunes Guinéens menacés d’expulsion à leur arrivée en France.

Le lien vers la chronique : https://dijoncter.info/15-en-soutien-aux-jeunes-guineen-ne-s-menace-e-s-d-expulsion-2465

Merci à eux !

Souhaitons le meilleur pour tous ces jeunes en grande difficulté à leur arrivée après un périple déjà traumatisant.

Changement de procédure du département suite à la mobilisation solidaire

BONNE NOUVELLE !!!!!   

Suite à la diffusion de notre communiqué, interpellant le Département qui avait laissé à la rue 4 jeunes et qui n’avait pas respecté son obligation légale de mise à l’abri jusqu’à l’évaluation de ces derniers, le Département est revenu sur sa procédure. Les jeunes sont à nouveau pris en charge !   C’est avec une grande joie que nous souhaitions vous annoncer la bonne nouvelle car grâce à vos différents soutiens et à votre mobilisation, nos actions prennent encore plus de sens. En unissant nos forces, nous arrivons parfois à des victoires, et chacune d’elles est importante. Encore une fois, nous en avons la preuve : chaque voix compte.

Un immense merci !

Lettre ouverte du 16 janvier à Madame Bouquin, présidente du Conseil Départemental du Doubs

Faut-il attendre qu’un enfant soit retrouvé mort de froid ?

Lettre ouverte à Madame Bouquin, présidente du Conseil Départemental, et aux élus départementaux de la majorité (Les Républicains, UDI, Modem)

Vendredi 8 janvier 2021, quatre adolescents se présentent au service départemental chargé d’accueillir les mineurs étrangers en danger : le SEAMNA (Service d’Évaluation et d’Accompagnement des Mineurs Non Accompagnés, anciennement SDRIP). Ils ont quitté leurs pays, et pour certains ils ont dû traverser le désert, la Lybie, puis la mer Méditerranée, devenue cimetière pour des milliers d’exilé.e.s. Ils sont seuls, sans adultes à leurs côtés pour les protéger et c’est pour cela précisément qu’ils s’adressent aux services de la Protection de l’Enfance. Peut-être aussi parce qu’ils sont exténués, et qu’ils ont tout simplement besoin de se reposer.

Au SEAMNA, il leur est expliqué que pour accéder à ce dont ils ont besoin (des choses simples comme un lit, un repas et la présence bienveillante d’un adulte à leurs côtés…), ils doivent au préalable déposer leurs empreintes digitales à la Préfecture. Un rendez-vous leur est fixé: lundi 11 janvier, soit trois jours plus tard… Avant de les mettre dehors, l’agent du Département leur fournit quelques sachets de riz à cuire au micro-ondes et quelques biscuits. Il leur conseille d’aller dormir à la gare, bien que celle-ci ferme à minuit. En pleine période de couvre-feu sanitaire et alors que Météo France prévoit pour la soirée un brouillard givrant à -3°C, des enfants, sans parents ni ressources, sont ainsi mis à la porte d’une structure de la Protection de l’Enfance avec comme dangereux défi de survivre trois nuits dehors.

Après ce rendez-vous préfectoral du 11 janvier, ils pourront revenir au chaud dans ce bureau et un entretien sera planifié en vue de déterminer si, aux yeux des évaluateurs, ils semblent mineurs ou majeurs. Conditionner la mise à l’abri au dépôt des empreintes digitales est une procédure maltraitante et illégale1. Cette violence sans coups ni cris laisse pourtant des traces chez qui la subit.

Lundi matin 11 janvier, place de la Révolution, à Besançon, l’eau de la fontaine est couverte d’une épaisse couche de glace.

Mesdames et messieurs les élus départementaux, faut-il attendre qu’un enfant soit retrouvé mort de froid pour qu’enfin vous acceptiez de respecter la loi ?

Madame Bouquin, dans votre discours du 14 décembre 2020, vous faisiez la promesse suivante : « Nous serons au rendez-vous de tous ceux qui auront besoin de nous parce que dans cette période de crise, notre action doit prioritairement concerner toutes celles et tous ceux qui sont dans la difficulté ».

En réponse à vos paroles cyniques et creuses, alors que des enfants ont été retrouvés transis de froid et d’abandon ce week-end, nous vous affirmons : « Plus jamais ça ! ».

L’association Solmiré

1 – «L’étranger se déclarant mineur doit faire l’objet d’un accueil provisoire d’urgence dans l’attente de son évaluation. Cette protection provisoire ne peut être subordonnée à la condition qu’il aille d’abord en préfecture dans le cadre de cette nouvelle procédure.» https://www.conseil-etat.fr/actualites/actualites/mineurs-etrangers-non-accompagnes-le-conseil-d-etat-valide-le-decret-mais-encadre-la-facon-de-l-appliquer

Solmiré demande à l’UNICEF de retirer le titre de « collectivité amie des enfants » au Département du Doubs

Lors de la Journée internationale des Droits de l’Enfant le 20 novembre 2020, l’association SolMiRé, (Solidarité, Migrants Réfugiés) à Besançon demandera à UNICEF France de retirer au Département du Doubs le label « Collectivités Amies des Enfants » suite à des « violations de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) ».

Depuis 2012, le Département du Doubs est membre du réseau des « Collectivités Amies des Enfants », animé par l’organisation UNICEF. Ce label doit valoriser une démarche exemplaire concernant le respect et la promotion des droits de l’enfant.

Le 20 novembre 2020, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant, l’association Solmiré demandera à UNICEF France de retirer ce titre au Département du Doubs qui, « depuis plusieurs années, sous le mandat de madame Bouquin, a multiplié les violations de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) », indique l’association bisontine.

Des cas de jeunes étrangers à la rue

Selon SolMiRé, le Conseil Départemental du Doubs a mis en place durant ce dernier mandat une Protection de l’enfance « à deux vitesses ». Et d’expliquer : « Les enfants étrangers ne sont qu’exceptionnellement admis dans les mêmes structures d’accueil que les enfants français et les dispositifs qui leur sont dédiés disposent de moyens financiers largement inférieurs. Ils ont très rarement accès à des familles d’accueil et sont même fréquemment livrés à eux-mêmes dans des hôtels, sans véritable accompagnement, sans présence ni soutien. Une chambre d’hôtel et un bon d’achat au Flunch ne peuvent suffire à assurer la protection de ces enfants. »

SolMiRé raconte qu’en mai et juin dernier, le Département du Doubs a décidé de « ne plus offrir ni toit ni repas aux enfants isolés étrangers avant que ne soit évaluée leur minorité, les obligeant ainsi à dormir dehors des jours durant. Seule la médiatisation de cette situation, ainsi que l’occupation militante de locaux départementaux avaient permis, au cas par cas, d’obtenir la mise à l’abri de ces enfants. »

Plus récemment, la semaine dernière, l’association Solmiré a été avertie de la situation d’un adolescent étranger, « mis à la rue par le Département qui remettait en cause sa minorité. Malgré le confinement, la crise sanitaire et l’approche de l’hiver, aucune solution d’hébergement ne lui a été proposée ».

« La Journée Internationale des Droits de l’Enfant ne peut se réduire à de simples déclarations de principe »

En conclusion, SolMiRé déclare que « Le respect des Droits de l’Enfant n’est pas facultatif, et UNICEF France ne doit pas cautionner davantage la politique hostile aux enfants étrangers isolés que mène le Département du Doubs. La Journée Internationale des Droits de l’Enfant ne peut se réduire à de simples déclarations de principe et les discours officiels ne peuvent faire l’impasse sur la réalité crue que subissent aujourd’hui les enfants étrangers. »